ILS ONT PILOTE LE SPITFIRE

4)- Les unités du théâtre Européen

Le groupe de chasse « Ile de France »

2014 1941-1942, les Spitfire Mk IIb du Squadron 340

1941/1942, les Spitfire Mk IIb du Squadron 340  » Ile de France »(Collection SHD Air)

Ainsi que je l’ai déjà mentionné et nonobstant les réserves formulées par l’amiral Muselier qui souhaitait conserver intactes les traditions de la Marine, le général de Gaulle signe, le 7 novembre 1941, un décret portant création d’une escadrille de chasse “Air – Marine”.
C’est sur la base de Turnhouse, en Ecosse, que la nouvelle unité prend forme sous le nom d’Ile de France et devient, dans la R.A.F le Squadron 340.
Equipé de Spitfire Mark I, le squadron est commandé, dans un premier temps par un Anglais, le Squadron Leader Keith Lofts. Celui-ci sera muté en janvier 1942 et le capitaine de corvette De Scitivaux prend le commandement de l’unité. Les commandants d’escadrilles sont le capitaine Dupérier et le lieutenant Mouchotte. Bien que 47% des personnels mécaniciens soient encore des Anglais, on peut, dés lors, estimer que l’unité est française au moins dans son encadrement.

 

Les mécaniciens de l'Ile de France à Ayr en 1942 (SHD Air)

Les mécaniciens de l’Ile de France à Ayr en 1942 (SHD Air)

C’est sur le terrain d’Ayr, situé à environ 70 kilomètres au sud-ouest de Glasgow, point de passage obligé de toutes les unités placées en O.T.U (O.T.U pour Operational Training Unit: Unité d’entraînement opérationnel), que le Squadron 340 est déclaré opérationnel le 29 novembre 1941. Il percevra ses premiers Spit V les 1er et 2 mars 1942. Il est placé sous l’autorité du 13rd Fighter Group et ses missions sont l’exécution de patrouilles défensives.
Entre le 1er et le 8 avril, le groupe se déplace vers le sud de Londres, pour arriver, le 27, sur le terrain de Hornchurch, dans la proche banlieue, très apprécié pour sa proximité avec une station de métro qui met Piccadilly Circus à quelques minutes des cantonnements. Il participe pleinement à la défense des IIes Britanniques, mais également aux missions offensives (dites sweep: mission de chasse libre au dessus d’un secteur concerné) sur le nord-est de la France.
Le 10 avril, le Squadron 340 effectue sa première mission de guerre, mais perd son chef. Le capitaine de corvette de Scitivaux et le lieutenant Choron ne rentrent pas. (Philippe de Scitivaux sera fait prisonnier et s’évadera en 1945. Maurice Choron sera porté disparu).
Le capitaine Dupérier prend le commandement du groupe Ile de France.
Le 19 août 1942, avec quatre sorties dans la journée, le groupe participe pleinement aux opérations au dessus de Dieppe.

2014 général de Gaulle décore les pilotes

Le général de Gaulle décore les pilotes Dupérier et Fayolle (MA4536)

Le groupe reste à Londres jusqu’à son départ vers l’Ecosse où il est envoyé en repos le 20 mars 1943, jusqu’au 9 novembre. Bien qu’il soit la seule unité de chasse à assurer la défense aérienne dans la région d’Edimbourg, la lassitude gagne les équipages, car les combats sont rares dans ce secteur.

Son retour vers le sud-ouest de l’Angleterre, en novembre 1943, coïncide avec la création du Wing 145 dont il va partager la destinée en suivant la progression des armées britanniques. Mais, lorsque le Wing atteindra Anvers, en septembre 1944, le groupe sera relevé de la zone des combats et renvoyé à Biggin Hill pour assurer les escortes de bombardiers. Il rejoindra de nouveau le Wing 145 en février 1945

 

 

 

Le groupe de chasse « Alsace »

Lever des couleurs au GC I Alsace sur un terrain Egyptien (SHD Air)

Lever des couleurs au GC I Alsace sur un terrain Egyptien (SHD Air)

Dés 1940, une petite formation, l’escadrille de chasse N°1 des FAFL est formée à Héliopolis (Egypte) à partir des pilotes se trouvant déjà en Egypte ou en provenance d’A.E.F. Elle dispose de 3 MS 406 et d’un Potez 63 ; elle ne sera transformée sur Hurricane qu’à partir de mars 1941. Elle prend part aux opérations dans le cadre du Squadron 73 de la Royal Air Force. Elle sera intégrée, au groupe de chasse N°1 Alsace formé le 15 septembre 1941 sur le terrain de Rayak après les évènements du Moyen Orient. Cette dernière unité, sous les ordres du commandant Tulasne fait mouvement, en janvier 1942 sur le terrain d’Ismaïlia où elle sera équipée, à son tour, de Hurricane. Le nouveau groupe prend une part active aux opérations angoissantes du début de l’année(Bir Hakeim en mai et première bataille d’El Alamein du 20 juin au 27 juillet 1942 (La bataille d’El Alamein gagnée, par le général Montgomery, s’est déroulée du 2 octobre au 7 novembre 1942).
Au début du mois de septembre, l’Alsace rend ses avions pour être dirigé vers l’Angleterre.

 

 

2014 GC I Alsace en Egypte

Le GC I Alsace en Egypte. Au centre le capitaine Tuslane devant un Hurricane (SHD Air)

Si sa création officielle date de septembre 1942, ce n’est que le 23 janvier 1943 que le groupe de chasse Alsace, qui est devenu le Squadron 341 de la R.A.F, voit le jour sur le terrain de Turnhouse, en Ecosse. Equipé de Spit V, il est commandé par le commandant Mouchotte et accueille dans ses effectifs des anciens du 340, comme Martell, Lafont ou Maridor, mais aussi un nouveau venu, un certain Pierre Clostermann qui ne tardera pas à faire parler de lui.

 

L’entraînement est rapidement mené et l’Alsace fait mouvement sur le terrain de Biggin Hill le 20 mars 1943 où il s’équipe de Spit IX. Le Wing de Biggin Hill participe à la défense des Iles Britanniques. Les missions sont, principalement des sweep sur le territoire français, mais aussi, des accompagnements des raids de bombardement.

 

 

 

Christian Martell, derrière lui Henri de Bordas (SHD Air)

Christian Martell, derrière lui Henri de Bordas (SHD Air)

Le 14 mai, Christian Martell remporte, sur un FW 190, la première victoire du Squadron 341.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le 15 mai, René Mouchotte abat le millième avion du Wing de Biggin Hill. Le groupe a remporté cinq victoires en quatre jours.

2014 de G à D Mouchotte, Blitz et Darbins en 1942

De gauche à droite, Mouchotte, Blitz et Darbins en 1942 (MA 31213)

Le 27 août 1943, le commandant Mouchotte disparaît au cours d’une mission de protection de bombardiers B-17 au dessus de la France occupée. Après un court intérim effectué par le commandant Dupérier, le capitaine Christian Martell prend le commandement du groupe Alsace.

Le 9 novembre 1943, les Squadrons 340 Ile de France et 341 Alsace se rassemblent sur le terrain de Perranporth, en Cornouaille. Ils forment désormais le Wing de Perranporth qui deviendra le Wing 145 et leurs histoires se confondent avec celle de cette unité.

Au début du mois de janvier 1945, l’Alsace est retiré de la zone des opérations. Il est envoyé au repos à Turnhouse, en Ecosse.

Le 15 mars 1945, retour au combat, à Schindel, en Hollande.

Le Squadron 341 Alsace effectue sa dernière mission de guerre le 28 avril 1945.

2014 Pierre Clostermann et son Tempest

Pierre Clostermann et son Tempest baptisé  » Le Grand Charles »(MA 357)

 

 

Le groupe de chasse I/2 « Cigognes »

2014 personnels du groupe I-2 Cigognes

Les personnels du groupe I/2 Cigognes. Assis au centre le lieutenant colonel Fleurquin (MA36471)

A l’ouverture des hostilités, en septembre 1939, le groupe I/2, équipé de Morane 406, est basé sur le terrain de Beauvais-Tillé. En avril 1940, il se rapproche du front. Il est dans les Vosges quand se déclenche l’offensive allemande du 10 mai.

Comme les autres unités, il prend une part active aux combats aériens tout en faisant retraite vers le sud. Le lieutenant Marchelidon remporte la toute dernière victoire de la campagne de France, le 24 juin.
Le I/2 sera dissous le 7 août 1940 sur le terrain de Nîmes-Courbessac.
Le 1er juillet 1941, le groupe est reconstitué sur le terrain de Châteauroux : il est maintenant équipé de Dewoitine 520.

Le 20 octobre 1942, il reçoit l’ordre de faire mouvement sur Meknès, au Maroc. L’échelon roulant quitte Châteauroux le 27. Le 6 novembre, le I/2 est à Istres et le 9 à Ajaccio. Le 10 novembre, les D 520 s’envolent et se posent à Bizerte que le II/7 vient de quitter. Ils repartent immédiatement pour Sétif, en Algérie. Le 14 novembre, le groupe arrive, en ordre dispersé, à Meknès avec une partie de son échelon roulant qui a pu suivre le mouvement (Ces mouvements d’unités, de la France vers l’Afrique du Nord, concomitants avec le débarquement anglo-américain, ont tout l’aspect d’une évasion organisée).

 

 

 

2014 Spitfire Mk IX du groupe I-2 Cigognes

Spitfire Mk IX du groupe I/2 Cigognes sur le terrain de Perranporth, début 1944 (SHD Air).

Progressivement équipé de tous les D 520 rendus disponibles sur le territoire de l’Afrique du Nord, sa mission principale est le perfectionnement des nouveaux venus. A la fin de 1943, le groupe apprend qu’il va faire mouvement vers l’Angleterre pour être équipé de Spitfire. Il quitte Alger le 24 décembre 1943 et débarque à Ayr, en Ecosse. Il part dés le 12 janvier en entraînement O.T.U à Perranporth (à 70 km à l’ouest de Plymouth). Il est déclaré opérationnel le 3 mars. Le groupe des Cigognes s’appelle désormais le Squadron 329. Avec les 340 et 341, ils forment le Wing 145, lui-même partie intégrante du 13rd Group». Il est équipé de Spit V, puis de Spit IX à partir du mois d’août 1944.

 

 

 

 

 

2014 groupe Alsace à Anvers en 1944

Le groupe Alsace à Anvers en 1944, debout, au centre, le commanadant Martell (MA19714)

Désormais, l’activité du I/2 se confond avec celle du Wing 145 jusqu’à ce jour du 28 février 1945 où il effectue pratiquement sa dernière mission de guerre, car il est envoyé, à son tour, en repos à Turnhouse.

Le 3 avril, il est mis à la disposition du Fighter Command et envoyé dans les îles du Nord (Shetland et Orcades) pour assurer la défense aérienne de la rade de Scapa Flow. C’est la dernière affectation du groupe avant la fin des hostilités. Il fera mouvement sur Exeter, à 70 kilomètres au nord-est de Plymouth, en attendant son retour dans l’armée de l’Air.

 

 

 

 

 

Le groupe de chasse II/2 Berry

2014 personnel du squadron 345 II-2 Berry

Le personnel du squadron 345 II/2 Berry. Au centre ,debout, le commandant Accart (SHD Air)

En 1939, lorsque commencent les hostilités, le II/2 est du côté de Dijon. Il est équipé de Morane 406. Engagé dés le début de la guerre, il participe activement aux opérations. Après avoir remporté 21 victoires, il se trouve, à l’armistice, sur le terrain de Nîmes-Courbessac où il est dissous le 10 août 1940.
Le Capitaine Accart s’évade de France vers l’Afrique du Nord, via l’Espagne, le 11 octobre 1943. Arrivé à Alger, il est chargé de remettre sur pied le groupe de chasse II/2 Berry. Il s’entoure d’une équipe de pilotes présents sur le sol africain; ce sont, principalement d’autres évadés de France et aussi, quelques pilotes qui n’ont pas encore trouvé d’affectations stables. Il forme également une équipe de 70 à 80 mécaniciens qu’il a choisis lui-même.
La naissance du groupe a lieu le 16 janvier 1944, sur le camp de Barak, à quelques kilomètres d’Alger et c’est une unité déjà constituée qui embarque pour l’Angleterre le 29 janvier et débarque à Liverpool le 10 février. Le groupe gagne en chemin de fer le terrain d’Ayr, en Ecosse, ou il prend la place que vient de quitter le groupe Cigognes.
S’ensuit alors une période de mise en condition opérationnelle où les personnels partent en stages; les pilotes en O.T.U et les mécaniciens, en usine ou dans d’autres unités. C’est avec l’arrivée des premiers Spitfire Mk V que les personnels du II/2 vont commencer à apprendre à travailler ensemble.
Tout en se félicitant de l’excellent accueil que les Britanniques réservent à leurs camarades français, ce sera une période consacrée presque uniquement à l’entraînement, qui va durer jusqu’au 25 avril, date à laquelle le Groupe de Chasse II/2 Berry, déclaré opérationnel, rejoint le terrain de Shoreham, à coté de Brighton, sur la côte sud de l’Angleterre, non loin de Merston où est déjà stationnée le Wing 145. Il est visible que les unités aériennes sont regroupées en vue de participer aux opérations du débarquement qu’on annonce proche.
Le II/2 qui est devenu le Squadron 345 est intégré au 11th Group qui dépend de l’Air Defense of Great Britain. Les premières missions de guerre sont surtout des missions de routine entrecoupées de missions d’escortes des B-25. Fin mai, le Berry participe à quelques missions de bombardement.

2014 Bombe volante V1 en vol

Bombe volante V1 en vol (MA692)

Le 6 juin 1944, comme pour tous les squadrons français, est un jour de très forte activité. Avec 3 à 4 sorties par pilote, dans la journée, le II/2 est engagé sur la côte est du Cotentin, entre Carentan et St Vaast, en protection des plages de débarquement Omaha et Utah. Ce secteur sera le sien jusqu’au 4 juillet, date à laquelle les couvertures du champ de bataille seront assurées par les unités basées sur le sol français alors que celles qui restent en Grande Bretagne assureront la protection des abords maritimes.
Le 17 juin, le groupe rencontre les premiers V1.
Le 16 août, le Berry s’installe à Deanland (Sussex). Avec le Squadron 322, hollandais et le 91 anglais : le 345 fait maintenant, partie du Wing 141, intégré au 85th Group dans l’Allied Expeditionnary Air Force.
Les missions sont essentiellement des accompagnements de bombardiers sur la France, mais parfois jusqu’en Allemagne. Le 11 septembre, la protection des Lancaster emmène le II/2 sur la Ruhr.
Le 30 août, le groupe s’équipe de Spit IX.
Après un stage de « dive bombing » (bombardement en piqué) de trois semaines, le Squadron 345 rejoint le Wing 145. Il relève le groupe Ile de France qui vient d’être envoyé au repos à Biggin Hill.
Désormais l’histoire du groupe se confond avec celle du Wing 145.

 

Le Wing 145

2014 Les généraux Valin et Koenig rendent visite au groupe Alsace

Les généraux Valin et Koenig rendent visite au groupe Alsace. A l’extrême gauche, Ch. Martell (MA4594)

Le 10 novembre 1943, les squadrons français 340 Ile de France et 341 Alsace se rencontrent sur le terrain de Perranporth, en Cornouaille. Ils forment le Wing de Perranporth qui deviendra bientôt le Wing 145. Le commandant Dupérier en assure le commandement du 7 décembre 1943 au 15 février 1944. Cette unité fait partie intégrante du 13rd Group » qui appartient à l’Air Defense of Great Britain.

 

Sa mission principale est, bien sûr, la défense aérienne du territoire britannique avec ses patrouilles en«stand by» (alerte renforcée) et ses décollages en «scramble» (décollages immédiats) qui ont fait les beaux jours de tous les films réalisés sur cette époque. Mais, il y a aussi les missions de sweep sur les territoires occupés par les Allemands, la protection des raids de bombardiers, ainsi, quelquefois, d’actions de grande envergure qui mobilisent plusieurs Groups

 

 

 

Scramble ! Les pilotes du squadron 340 se précipitent vers leurs Spitfire Mk V (SHD Air)

Scramble ! Les pilotes du squadron 340 se précipitent vers leurs Spitfire Mk V (SHD Air)

A partir du mois de mars 1944, le Wing 145 s’enrichit du Squadron 329 “Cigognes”.
Le 17 avril, il fait mouvement sur le terrain de Merston, à une trentaine de kilomètres à l’est de Portsmouth. Il fait partie, maintenant, du 84th Group de la Second Tactical Air Force (2nd T.A.F), elle-même appartenant à l’Allied Expeditionary Air Force. Le relatif confort des autres affectations a fait place à des logements plus rudes, sous la tente, à quelques mètres des avions ; on sent monter le stress des grands évènements.
Le 5 juin, les missions du soir découvrent le spectacle grandiose des bateaux de débarquement qui se dirigent vers les côtes de France.
Le 6 juin : c’est le D–day. Le Wing 145 est engagé sur le flanc gauche des forces d’invasion. Il opère au nord et à l’ouest de Caen.
Si, dés le 14 juin, des Spit des 340 et 341 se posent prés des villages de Bazenville et Crépon, dans le Calvados, ce n’est que le 19 août que le Wing 145 stationne sur le sol de France, sur le terrain de Bayeux-Sommervieu.

 

 

Une fusée V2 sur son chariot érecteur (MAE)

Une fusée V2 sur son chariot érecteur (MAE)

Les missions sont principalement l’appui des troupes au sol. La 2° T.A.F remonte vers le nord pour suivre les troupes britanniques; Abbeville, Lille, Courtrai; enfin, le 25 septembre, le Wing 145 arrive à Anvers-Deurne où les squadrons vont stationner quelques mois, à l’exception du 340 qui retourne à Biggin Hill. Mais, il est remplacé, le 1er novembre, par le G.C Berry qui rejoint les deux autres groupes français.

La ville d’Anvers, son port et ses terrains d’aviation sont soumis, à cette époque, aux attaques des V1 et des V2. Les journées du 10, 16 et 20 décembre 1944 sont particulièrement funestes; plusieurs V2 s’abattent sur le terrain; 18 avions sont détruits; 2 pilotes et 2 mécaniciens sont tués.

 

 

 

 

Spitfire Mk IX du Squadron 329 Cigognes sur le terrain de Wevelgem en Belgique, fin 1944 (SHD Air)

Spitfire Mk IX du Squadron 329 Cigognes sur le terrain de Wevelgem en Belgique, fin 1944 (SHD Air)

Le 1er janvier 1945, le terrain subit une attaque des Me 109 et FW 190 sans trop de dégâts pour les Français.

Au début du mois de janvier 1945, l’Alsace est retiré de la zone des opérations. Il est envoyé au repos à Turnhouse, en Ecosse.

Le 2 février 1945, le Wing 145 fait mouvement sur Schindel, en Hollande. Vers cette date, le groupe Ile de France rejoint la 2nd T.A.F, mais, le groupe “Cigognes” est retiré des opérations pour aller, à son tour en repos en Ecosse, cependant que l’Alsace reprend sa place au combat.

Les groupes Ile de France, Alsace et Berry reçoivent des Spitfire Mk XVI en dotation et se posent sur le territoire allemand, à Drope, au nord de Lingen, le 16 avril 1945.

Ils resteront sur place, avec les troupes d’occupation jusqu’à la fin du mois de novembre 1945, avant d’être transférés à l’armée de l’Air.

 

2014 Le général Yves Ezanno

Le général Yves Ezanno (MAE)

Il est intéressant de remarquer que, bien qu’engagées dans le même conflit, il semble que les unités du théâtre méditerranéen (M.T.O) n’ont pas fait la même guerre que celles qui ont été engagées à partir de l’Angleterre (E.T.O). Si les premières ont fait, dés 1943 une course poursuite avec les armées allemandes en plein repli, elles n’ont rencontré qu’une réaction sporadique, parfois même inexistante de la chasse allemande. Les secondes, au contraire n’ont quitté le territoire britannique que le jour du Débarquement, pour ne se déplacer ensuite que lentement en suivant l’avance de l’armée anglaise vers la Hollande et l’Allemagne. Par contre, au début, tout au moins, pour chaque sortie, le danger de la chasse ennemie était omniprésent. Egalement, on peut dire que les unités M.T.O ont combattu « à côté » des Américains ; il n’y a jamais eu véritablement d’osmose entre les deux armées. C’est par ces unités que s’est établi un embryon de réorganisation de l’armée de l’Air, avec la création des escadres et du 1er Corps Aérien. Celles qui étaient en Angleterre ont combattu « dans » la R.A.F dont elles faisaient parties intégrantes ; cela n’a donné lieu à aucune organisation spécifiquement française. De plus, beaucoup de pilotes français étaient dispersés dans des squadrons britanniques où ils pouvaient assumer des responsabilités ; Pierre Clostermann avait le grade de Wing Commander Flying (Lieutenant-colonel) dans le Wing 12, sur Tempest ; Yves Ezanno a commandé le Squadron 198 équipé de Typhoon et Jean Maridor poursuivait les V1 avec les Spit XIV du Squadron 91. Les journaux de marche signalent enfin que les effectifs des groupes français étaient parfois complétés par des mécaniciens ou de jeunes pilotes anglais fraîchement sortis d’O.T.U.

1) Le Spitfire

2)- La France et le Spitfire

3)- Les unités du théâtre méditerranéen

4)- Les unités du théâtre Européen

5)- Les autres

6)- Les Spitfire après la Guerre

7)- Le Spitfire en Indochine

8)- Le Spitfire à l’Ecole de Chasse de Meknès

9)- L’avion du Musée

Article extrait du Pégase n°135 de décembre 2009.

 

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