9)- l’avion du Musée
Le Spitfire Mk XVI RR 263 a été offert par la Royal Air Force à l’armée de l’Air en hommage aux pilotes français qui ont combattu dans la R.A.F pendant la seconde guerre mondiale. Il a été repeint aux couleurs du TB 597, appareil ayant servi en 1945 dans les rangs des Forces Aériennes Françaises Libres au Squadron 340 Ile de France.
C’est le 17 mai 1967 que l’Air Commodore A.L Winskill remettait officiellement ce Spitfire au général Ezanno, sur la base aérienne de Tours.
Qu’il était beau, cet appareil qui trônait en majesté au pied du mât du drapeau. Une plaque rappelait la signification de ce geste.
«Ce SPIT, LF Mk. XVI, avion du type de ceux que pilotaient des aviateurs français pendant la 2e Guerre Mondiale, est offert à l’ARMÉE DE L’AIR FRANCAISE par la ROYAL AIR FORCE BRITANNIQUE, en hommage à ces pilotes qui ont montré tant de vaillance et en reconnaissance des relations historiques et cordiales qui existent entre l’ARMÉE DE L’AIR et la ROYAL AIR FORCE».
L’avion est resté ainsi exposé pendant plusieurs années, et nonobstant sa fière allure, les intempéries ont fini par le dégrader sérieusement ; la peinture était toute délavée et des lambeaux de toile pendaient des gouvernes. C’est alors qu’un groupe de mécaniciens de la base s’est proposé pour restaurer l’appareil. Les retouches de structure n’ont pas soulevé de problèmes insurmontables, mais l’envie de faire tourner son merveilleux moteur Merlin » s’est imposée toute seule. Hélas, la RAF, n’avait pas cru utile de doter l’avion d’un moteur en état de marche ; certaines pièces étaient défectueuses et d’autres manquaient. Par quel miracle les mécaniciens se sont-ils procurés les pièces défaillantes? C’est un mystère. Toujours est-il qu’après quelques cinq mille heures d’un travail entièrement bénévole, l’avion a fini par être complètement restauré.
Bien qu’elle corresponde aux couleurs des Spitfire V et IX de 1943, plutôt qu’à celle des Spit XVI de 1945, la peinture de nos amis britanniques a été conservée. Il ne restait plus qu’à faire tourner le moteur. Ce fut chose faite le lundi 23 mai 1977.
Par respect pour le travail des mécaniciens, il fallait au moins faire rouler le Spit. Ce sera le colonel commandant la base qui se dévouera (pour un pilote de nos générations, être « obligé » de s’installer dans le cockpit d’un Spitfire, moteur tournant, est une contrainte qui devait être assez jubilatoire.)
L’avion roule, s’aligne sur la piste, le pilote met plein gaz, l’avion s’élance et s’arrache du sol. Réduction des gaz et l’avion se pose sans problème (si on fait la comparaison entre les terrains de campagne en herbe qu’on utilisait pendant la guerre, et les pistes en dur de 2.400 mètres d’un aérodrome moderne, cela ne pose pas de problème.) Officiellement, c’est un rebond, sur la piste qui a fait s’élever dans les airs le Spit des mécaniciens de Tours. Le hasard fait quand même bien les choses, puisque pour chaque spectateur présent, il avait bien semblé que cet avion avait volé. Ce n’était sans doute qu’une illusion d’optique, car nous n’allons pas mettre en doute les affirmations d’un colonel (Un grand merci de tous les passionnés du Spitfire, au colonel Malaganne qui commandait alors, la BA 705 de Tours ).Notre Spitfire est arrivé au Musée de l’Air et de l’Espace le 17 octobre 1977. Il n’a jamais cessé d’être exposé avec d’autres appareils de la deuxième guerre mondiale.
Jean-Paul Reynaud (AAMA)
3)- Les unités du théâtre méditerranéen
4)- Les unités du théâtre Européen
6)- Les Spitfire après la Guerre
8)- Le Spitfire à l’Ecole de Chasse de Meknès
Article extrait du Pégase n°135 de décembre 2009.