7)- Le Spitfire en Indochine
En septembre 1945, des forces britanniques et françaises débarquent à Saigon et nettoient les environs en quinze jours. Le personnel de la 1ère escadre de chasse (I/7 et II/7) arrive à Saigon en novembre, sans avions. Le II/7 s’installe à Saigon avec 12 Spitfire Mk VIII prêtés par les Anglais et le I/7, à Phnom Penh avec des avions que les Japonais ont abandonnés. Une première phase des opérations consiste à nettoyer le delta du Mékong.
Les deux groupes sont équipés en mars 1946 avec un renfort de 48 Spit IX chargés en Angleterre en décembre 1945 et acheminés vers l’Indochine, à bord d’un bateau britannique. Le I/7 fait alors mouvement sur Hanoi, car les opérations se portent au Tonkin. Finalement, l’escadre explose en petits détachements de deux à six appareils répartis sur l’ensemble du territoire. Cette disposition restera en vigueur pendant la durée du conflit.
Les deux groupes seront relevés par la 2e escadre (I/2 Cigognes et III/2 Alsace) pendant l’été 1946.
Le 17 août 1947, la 4e escadre (I/4 Dauphiné et II/4 La Fayette) relève la 2e Escadre. Les avions sont répartis ainsi : au Tonkin, une escadrille de huit Spit IX du groupe Lafayette; en Annam, 6 patrouilles, soit 12 Spit des groupes Lafayette et Dauphiné; en Cochinchine, 12 Spit du groupe Dauphiné. Les deux groupes restent en Indochine jusqu’au mois d’octobre 1948
A partir d’août 1948, la 3e escadre (I/3 Navarre et II/3 Champagne) relève la 4e escadre. C’est la dernière force importante à utiliser le Spitfire. En septembre 1949, le 1/3 reçoit des P-63 Kingcobra et le 2/3 récupère tous les Spit restants. Ce dernier groupe sera relevé par le groupe Corse, devenu le I/6. C’est lui qui achèvera l’histoire des Spitfire en Indochine avant sa transformation sur Hellcat, en décembre1950.
Le 1er janvier 1951, il ne reste plus que 12 Spitfire en Indochine. 6, encore en bon état de vol seront envoyés à Meknès et les six autres, à bout de potentiel, seront ferraillés sur place.
En 1945, l’Amérique n’était pas disposée à équiper les forces colonialistes françaises en Indochine. La France s’est donc tournée vers l’Angleterre, mieux disposée à cet égard; mais le Spitfire choisi par la force des choses, n’était pas bien adapté à la tâche qui lui était demandée, sa trop faible autonomie l’empêchait d’agir en profondeur ou de rester assez longtemps sur la zone d’opération. D’autre part, sa structure fragile supportait mal les conditions climatiques sévères de l’Asie des moussons. L’aide américaine ne deviendra effective qu’après le déclenchement de la guerre de Corée.
3)- Les unités du théâtre méditerranéen
4)- Les unités du théâtre Européen
6)- Les Spitfire après la Guerre
8)- Le Spitfire à l’Ecole de Chasse de Meknès
Article extrait du Pégase n°135 de décembre 2009.