L’AAMA aux Journées du Patrimoine 2023 au Musée de l’Air

La vedette du jour le Mirage F1C

Les samedi 16 et dimanche 17 septembre 2023 se sont tenues les habituelles Journées Européennes du Patrimoine.

Certainement l’événement préféré des animateurs de l’AAMA. Voir et revoir les appareils visibles qu’une seule fois dans l’année, en particulier dans les bâtiments construits depuis peu, comme le hangar Jean-Paul Béchat et le HT3000, sans oublier de découvrir les travaux en cours dans les différents ateliers.

Rappelons-nous l’édition de 2022.

Notre association était donc présente, s’associant aux activités proposées par le Musée de l’Air et de l’Espace.

Sur le site de Dugny, nos animateurs ont accueilli environ 450 visiteurs sur les deux journées, dont une centaine ont suivi les visites que nous avons animées sur le tarmac, présentant les avions disposés dans ces réserves et les ateliers du Musée.

Nos accompagnateurs ont ainsi renseigné les visiteurs et répondu aux nombreuses questions qui leurs étaient posées parfois par de jeunes, voire très jeunes, passionné(e)s, tout en illustrant leurs propos de nombreuses anecdotes issues pour certain de leur expérience professionnelle.

Nos accompagnateurs ont ainsi renseigné les visiteurs et répondu aux nombreuses questions qui leurs étaient posées parfois par de jeunes, voire très jeunes, passionné(e)s, tout en illustrant leurs propos de nombreuses anecdotes issues pour certain de leur expérience professionnelle.

Notre accompagnateur Jean-François

Notre accompagnateur Patrick

Notre accompagnateur Louis

Notre accompagnateur Pierre

Notre stand, disposé à l’entrée du site avec l’accord du Musée de l’Air, que nous remercions pour cette attention, a obtenu un succès non négligeable grâce au dynamisme de nos bénévoles.

Montrant l’activité de notre association et ses avantages quelle peut procurer, en particulier la gratuité de l’entrée et du parking du Musée de l’Air, ils ont enregistré trois nouvelles adhésions.

Nous félicitons notre nouveau bénévole Philippe Moltot qui s’est parfaitement bien intégré dans l’équipe.

Pour leur part, des personnes du Département scientifique et des collections du Musée de l’Air ont procédé aux traditionnelles visites des halls Jean-Paul Béchat, ouvert en 2017, et HT3000 réceptionné en 2021.

Dans celui-ci on retrouve de belles pièces, en particulier la maquette de la navette Hermès, dont le rapatriement entre Toulouse et Le Bourget fut financé en 2005.

Quelques nouveautés sont à signaler par rapport à l’an passé.

Dans le vaste bâtiment accueillant le Douglas B26 Invader, qui fut restauré grâce au don (géré par l’AAMA) d’un généreux mécène Henri Coisne, est arrivé voici peu le Mirage F1C-200 n°207, en fort bon état de conservation.

Aux couleurs de l’escadron de chasse et d’expérimentation 05.330 Côte d’Argent, il termina sa carrière à la base 721 pour la formation des élèves mécaniciens de l’armée de l’Air et de l’Espace. Il doit subir une restauration minime, et surtout un remontage de toutes les voilures, avant de pouvoir être présenté au public.

Nous avons redécouvert aussi la partie avant du Super Mystère B2 codé 10-SG, qui n’était plus visible depuis bien longtemps, dont on peut détailler l’intérieur du cockpit en se juchant sur un escabeau.

Nous avons remarqué que la restauration de la pointe avant du Boeing 707 Château de Maintenon se poursuit. Nous rappelons que nous finançons sa restauration au travers d’un mécénat signé en 2022. Il prendra place dans le futur hall ASTREOS au Bourget, consacré particulièrement à l’aviation commerciale.

L’édification de la Réserve Grands Formats (RGF) progresse, le bâtiment est presque terminé, ne restent plus que les finitions intérieures puis l’aménagement. Des tests seront ensuite effectués avant qu’il puisse accueillir ses premières machines, dont le Constellation.

Il ne fallait pas oublier de visiter les locaux des Ailes anciennes et ses avions en restauration.

Evidement le vénérable Lancaster, dont les dérives étaient à l’extérieur.

 Il y avait bien sûr le SE-5003 Baroudeur, pour lequel notre association avait monté une visite exclusive en mars, et dont l’AAMA participe au financement de la verrière.

C’est chez nos confrères que notre accompagnateur Patrick Genty, ancien pilote de l’armée de l’Air et dont c’était sa première participation à cet événement, a eu le plaisir de découvrir une dérive de Mirage IIIC de son ancien escadron Le cercle de chasse de Paris.

Souvenirs, souvenirs… dira-t-il !

Côté Le Bourget, le Musée proposait des visites dans plusieurs halls mettant en lumière le lien entre sport, performance et aérospatial, thème cette année des Journées du Patrimoine.

Il y avait également celles consacrées à l’Airbus A380 qui ont rencontré un énorme succès, comme ce fut le cas l’année dernière. Les files d’attente s’allongeant pour les inscriptions dans la salle des Huit colonnes.

La récente médiathèque-ludothèque, inaugurée en février dernier, mérite un détour, en particulier dans cette cabine reconstituée d’avion de ligne, où depuis de bons fauteuils on peut regarder de nombreux petits films vidéo.

Une salle présente un authentique tapis de livraison, avec des bagages dessus, sur un fond constitué d’une grande photo d’un Airbus A350.

Nos confrères de l’association du Mémorial Normandie-Niémen présentaient avec passion leur superbe hall, consacré à cette escadrille de légende, inauguré en grandes pompes en 2015.

Rappelons brièvement que le GC3 (Groupe de Chasse n°3) baptisé Normandie a été créé en 1942, à la demande du général de Gaulle, afin que la France s’associe à l’URSS dans sa lutte contre l’Allemagne nazie.

Partis de Libye, la centaine de pilotes accompagnés de leurs mécaniciens vont vite découvrir les très dures conditions de vie en Russie, auxquelles ils n’avaient pas été préparés. Principalement équipés de Yak 3 puis de Yak 9, ils prendront part aux combats, remporteront de nombreuses victoires aériennes, et plusieurs d’entre eux se verront honorés de la très haute distinction de Héros de l’Union Soviétique.

Ont dirigé successivement le Normandie-Niémen : les commandants Joseph Pouliquen ; Jean Tulasne ; Pierre Pouyade et Louis Delfino.

Les guides contaient la tragique, mais héroïque, histoire du lieutenant De Seynes, qui, son avion connaissant une grave avarie, choisira de ne pas sauter en parachute afin de ne pas abandonner son mécanicien russe tapi juste derrière lui. Les deux hommes périront dans le crash…

Après la Bataille du Niémen, à laquelle nos pilotes prendront une large part, Staline leur accordera le droit de porter pour leur régiment le nom de Normandie-Niémen.

Sur la centaine de pilotes engagés, 42 seulement survivront à ces terribles épreuves et feront une arrivée triomphale en 1945 au Bourget.

Le Yak 3 exposé dans le hall faisait partie de ces avions.

Ils nous parlent aussi de ces jeunes femmes pilotes soviétiques, qui de nuit volaient sur leurs biplans Polikarpov Po2, pour larguer à la main des bombes sur les lignes allemandes. Elles furent surnommées les Sorcières de la Nuit !

De nombreuses photos ; maquettes ; planches explicatives ; médailles ; uniformes ; tenues de vol ou pièces originales… ornent le mémorial.

Comme lors de l’édition 2021, le salon Dollfus accueille le 13e salon des Peintres de l’Air et de l’Espace jusqu’au 29 octobre.

A l’initiative de l’Aéro-Club de France a été créé en 1931 ce corps des peintres, graveurs et sculpteurs du monde aéronautique. Actuellement, pas moins de 40 artistes œuvrent brillamment dans les domaines aérien et spatial.

Quelques tableaux affichent des aéronefs stylisés, mais pour la plupart il s’agit de représentations très réalistes de nombreux avions, principalement récents voire actuels, Jaguar, Mirage 2000, Rafale, Airbus A400M, Patrouille de France…

Le général Matthieu Pellissier

A l’extrémité de la mezzanine du hall de la Cocarde, était présenté le Mémorial des Aviateurs, conçu par l’association qui porte ce nom l’Association du Mémorial des Aviateurs. Le dimanche, c’était leur président, le général Matthieu Pellissier en personne qui rencontrait le public pour expliquer ce projet qui arrivera à son terme.

Notons que notre administrateur et ancien directeur adjoint du Musée de l’Air, le général Alain Rouceau en est le vice-président.

Le général Alain Rouceau

Ce mémorial est totalement interactif. Un large écran tactile donne accès à de très nombreuses informations.

Il a pour fonction première de répertorier tous les pilotes militaires français, morts ou non au combat, depuis 1909 jusqu’à nos jours.

Sont enregistrés en priorité les pilotes décédés depuis le début des années 1960, afin de permettre à des personnes de retrouver la trace d’un membre de leur famille qui aurait servi dans l’armée de l’Air. Un répertoire numérique permet aussi de retrouver de glorieux personnages, tels Georges Guynemer ou Charles Nungesser.

Toujours de manière interactive, on accède à des fiches détaillées sur les quelques 500 types d’aéronefs différents utilisés par nos forces aériennes, également depuis 1909, du Blériot jusqu’au Rafale ! Textes et images apparaissent alors simultanément sur l’écran tactile et sur le très grand mur-écran de la salle.

Colossal travail de recherches, suivi de création de fiches numériques, indiquant le CV d’un pilote, et éventuellement des précisions sur sa vie et sa carrière aéronautique. Actuellement ont été recensés et fichés environ 1 500 pilotes sur quelques 25 000, c’est dire si les bénévoles du Mémorial ont encore du pain sur la planche !…

Un officier de réserve de l’armée de l’Air, travaillant en collaboration avec le Musée se chargeait pour sa part de la visite tradition, qui rendait hommage au célèbre pilote Charles Nungesser.

Naturellement, nous savons tous qu’il fut un des plus grands as français de la Première Guerre mondiale, crédité de 21 victoires homologuées, ayant procédé à 53 missions de bombardements.

Et personne n’a oublié sa tragique disparition en compagnie de François Coli à bord de L’Oiseau Blanc le 9 mai 1927, lors de leur tentative de traversée de l’Atlantique.

On connait beaucoup moins la vie tumultueuse de cet homme, une vie qui mériterait bien un film !

Encore adolescent il vivra quelques années au Brésil et en Argentine, où il exercera divers métiers (mécanicien, gaucho, boxeur…) avant de regagner la France en 1914 au déclenchement du conflit.

Il débutera dans le 2e régiment de hussards où il accomplira des exploits qui lui vaudront de recevoir la Médaille militaire. Il se fera ensuite affecter dans l’aviation, dans laquelle il entamera la brillante carrière que l’on sait. Début 1916 il sera grièvement blessé, avec notamment les jambes fracturées, après le crash de son avion au décollage. Officiellement en convalescence, il n’en continuera pas moins de piloter et prendre part aux combats. Il confiait ses béquilles à son mécanicien, béquilles qu’il récupérait après son atterrissage…

Il deviendra l’as français n°1 après la disparition de Georges Guynemer en 1917. Il obtiendra la Croix de guerre avec 19 palmes, 21 citations.

Après-guerre il dirigera une école de pilotage, participera à de nombreux meetings aériens avec des démonstrations de voltige. Et bien d’autres avatars encore.

Ce qui ne l’empêchera pas d’être un joyeux fêtard. En 1923 il épouse une riche américaine dont il divorcera deux ans plus tard.

Ruiné, il espère se renflouer en tentant la traversée de l’Atlantique. On sait hélas ce qu’il en est advenu…

Une vie riche et plus que mouvementée donc !

 

On n’a pas oublié non plus sa marque personnelle, qu’il faisait peindre sur ses avions : les tibias entrecroisés, le cercueil et la tête de mort, de sinistre présage…

Bravo à nos treize animateurs qui sont venus servir notre association pendant ce week-end.

Encore un bon millésime donc que ces Journées du Patrimoine 2023, tant pour le Musée de l’Air et de l’Espace, que pour l’AAMA. 

Eric Le Faucheur et Jean-François Louis (AAMA)

Remerciement pour les photos à nos membres Pierre Brémard, Benjamin Burnet, Christian Leblanc, Eric Le Faucheur, Patrick Genty et Alain Rouceau.

Retour vers les actualités de l’AAMA et du Musée.

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