L’AAMA aux Journées du Patrimoine 2022 au Musée de l’Air

La vedette du week-end

 

Mobilisation importante et habituelle de la rentrée, les Journées du Patrimoine qui se sont déroulé les 17 & 18 septembre cette année.

 

L’AAMA a été sollicitée par le Musée pour assurer nos missions habituelles et rapidement notre vice-président Frédéric Buczko, en charge des animateurs, a lancé l’appel qui a rencontré un vif succès en rassemblant 18 animateurs.

 

Comme lors de l’édition de 2021, nous disposions, grâce au Musée de l’Air, d’un stand à l’entrée du site.

 

Nos Amis ont donc eu le loisir d’accueillir les visiteurs, les orienter, les accompagner, sans oublier de faire la promotion de notre association et même quelques ventes et quelques adhésions.

 

 

Notre bénévole Patrick Perrier est, comme l’an dernier, venu présenter et dédicacer ses ouvrages dont Les avions des aéro-clubs français.

Nous lui offrons cette possibilité avec plaisir et qui augmente notre visibilité.

L’AAMA a dépêché 18 animateurs (bénévoles et accompagnateurs) avec une douzaine de membres chaque jour, toujours ravis de se retrouver à Dugny avec de belles histoires à raconter et une belle camaraderie.

Tous au service de notre association et du Musée de l’Air.

Changement cette année, tandis que des personnes du Département scientifique et des collections du Musée conduisaient les visites des réserves Jean-Paul Béchat, HT3000 (réceptionné en début 2021) ainsi que les différents pôles dans l’atelier de restauration, nos accompagnateurs AAMA ne présentaient que les appareils disséminés aux alentours.

 

 

Mais il y avait de quoi faire avec de nouvelles machines à faire découvrir au public.

 

Nos membres aux gilets rouges étaient en mode libre, mais afin de remplir au mieux notre mission, l’équipe s’est réunie et a rapidement décidé d’intercepter les groupes de visiteurs à la sortie de leur parcours de la visite des bâtiments par le Musée et de proposer la présentation des avions.

Ceux de nos Amis qui ne prenaient pas en charge un groupe se dispersaient sur le parking et répondaient aux interrogations des visiteurs.  

Malgré des fortunes diverses nos accompagnateurs ont pu rassembler suffisamment de monde pour avoir la satisfaction d’être utiles en décrivant les appareils et annonçant les chantiers en cours au Bourget, en particulier le futur bâtiment ASTREOS, remplaçant les anciens halls A & B, qui ont été complètement démontés, et pour Dugny celui de la réserve Grands formats, dont les travaux viennent tout juste de débuter.

Emplacement des anciens halls A & B

 

L’emplacement de la réserve Grands Formats

Jean-Pierre, Louis, Jean-François et Pierre parés pour les visites

Après interception du groupe, Michel débute la visite

Marie-Françoise

Dominique

Jean-François

Jean-Pierre

Pierre

Louis

Xavier

Michel

Jean-Pierre

Pierre

La vedette aéronautique était évidemment le Transall GABRIEL arrivé fin juin.

Il y avait aussi sur le parking, le Westland Aérospatiale WG-13 Lynx, entré en collection en 2021 et en configuration tout replié pour stockage dans un porte-avions.   

 

 

 

Citons également le Lockheed L-649 Constellation décapé, toujours en place devant le hangar HM1.

Puis alignés sur le tarmac pour le week-end : un autre Lockheed, le P2V-7 Neptune revenu provisoirement depuis le Bourget ; l’Aérospatiale SN-601 Corvette ; le fuselage du Dassault MD-454 Mystère IVA n°1 provenant de Toulouse, ainsi que deux tronçons de fuselage, l’un d’une Caravelle et l’autre du Concorde F-BVFD qui sont dorénavant disposés sur des chariots.

Dans l’atelier de restauration, on pouvait également découvrir, le SOCATA TB30 Epsilon de la patrouille Cartouche Dorée arrivé en 2021, et toujours en cours la réplique du Potez 25.

Sans oublier un ancien appareil depuis longtemps dans les collections du Musée de l’Air, le Caudron 714R mis en croix.

Disposés dans des salles pour le week-end, il y avait un magnifique Fouga CM-175 Zéphyr qui était en prêt dans un lycée professionnel.

Egalement visible avant sa mise en place dans le hall de la Cocarde, un prototype du missile antinavire AM-39 Exocet.

Dans les autres pôles étaient étalés les outils utilisés et les pièces en cours de traitement, mais le plus intéressant se trouvait certainement dans l’atelier entoilage. Un collaborateur du Département scientifique et des collections présentait une des huit pales d’un hélicoptère Oehmichen, qui furent retrouvées en 2016.

Pièces extraordinaires qui montrent l’expertise complexe à réaliser avant tout travail de restauration.

 Trois autres pièces auxquelles l’AAMA est particulièrement attachées étaient visibles par le public.

Tout d’abord, le SNCASO 4050B Vautour IIB, dans le HT3000 ainsi que le Douglas B26 Invader, dans l’atelier de restauration. Ces appareils ont été restaurés grâce au don d’un mécène, Henri Coisne, que notre association géra.

Egalement le tronçon avant du Boeing 707 Château de Maintenon, qui est inclus dans notre mécénat signé en avril dernier. Une étude sera réalisée pour déterminer le niveau de restauration à envisager.

 

 

En allant un peu plus loin, le public pouvait voir le DC8 SARIGuE se faire bichonner avec une séance de nettoyage.

Une belle curiosité, qui ne manquait pas de charme, était à découvrir : le chantier de restauration de la fontaine Stravinsky.

Conçue par Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely, à la demande du président de la République Jacques Chirac, cette œuvre, disposée au Centre gorges Pompidou, est composée de seize sculptures, sur le thème du ballet Le Sacre du Printemps, en hommage au compositeur russe Igor Stravinsky.

Après une quarantaine d’année, une restauration importante était nécessaire, en particulier pour les parties métalliques immergées. Un partenariat a été enclenché entre la Ville de Paris et le Musée de l’Air et les premières œuvres sont arrivées à Dugny en avril dernier.

Un peu oublié, le hangar Charles de Gaulle, plus connu sous le nom de hangar Bermuda puisqu’il accueille l’immense hydravion Short S-25 Sandringham du même nom.

L’association Les Ailes de la Ville occupe les lieux pour de l’insertion professionnelle de jeunes en difficulté, qui obtient de bons résultats.

Le bâtiment abrite également de nombreux moteurs.    

Mais le Musée proposait également côté Le Bourget de nombreuses animations et de découvertes.

Il y avait les visites incontournables, celle du Musée en lui-même bien sûr, du planétarium, des Concorde, Boeing 747, Dakota, Super Frelon et du Mercure, dont nos confrères de l’association IT Mercure s’occupent particulièrement bien.

D’ailleurs nous avions organisé une visite exclusive de l’appareil, réservée à nos membres, en avril.

Mais chaque année le Musée innove et propose de nouvelles activités.

Le clou de cette année 2022 aura été la visite du prototype n°4 de l’Airbus A380, familièrement appelé Gros Dédé à cause de son immatriculation (F-WWDD), arrivé en février 2017.

Il s’agit de la première fois que ce prototype d’A380 est ouvert au public, de manière malgré tout limitée, 8 groupes de 19 personnes sur l’ensemble des deux jours.

Il conviendra de patienter encore avant qu’une scénographie ne soit réalisée en coopération entre le Musée et Airbus, et qui ne sera effective que vers 2024/2025.

 

 

C’est Marie-Laure Griffaton, directrice du département scientifique et des collections, qui a officié en tant que guide pour ces visites du week-end.

 

Cet A380 est présenté quasiment dans sa configuration essais. Le public voit ainsi la structure brute de l’avion, sans cloison interne, ce qui permet de mieux considérer l’immensité de l’appareil !

Les visiteurs passent sous un plafond veiné d’une forêt de câbles. Au passage, signalons que pas moins de 550 kilomètres de câbles peuplent cet avion.

 

Surélevé de quelques marches par rapport au pont inférieur, le poste de pilotage, avec un tableau de bord surtout constitué d’écrans et muni du désormais incontournable joystick.

Le présent prototype a effectué quelques 3360 heures de vol, dans des conditions parfois extrêmes. Des missions s’effectueront en Australie, par plus de 40°, d’autres en Sibérie par -50°…

Un certain nombre de vols duraient plus de 12 heures d’un seul coup d’aile. Ce qui implique la présence d’un petit poste comprenant micro-ondes, machine à café, rangement de nourriture pour alimenter l’équipage.

 

Vers le milieu de la cabine, se trouve le poste d’essais comportant plusieurs sièges et ordinateurs utilisés par les ingénieurs. Des ingénieurs qui pouvaient fournir des informations de toute nature en temps réel aux aéroports, sans la contrainte d’attendre le retour au sol de l’avion pour exploiter ces données.

 

Ont été posées sur le plancher d’énormes barres de traction spécifiques pour déplacer ce très gros porteur et qui seront utilisées dans les aéroports ayant servi pour les essais qui n’en n’étaient pas équipées.

 

Plus loin encore, sont présentes d’énormes bonbonnes constituant un lest important afin de placer notre Gros Dédé dans des conditions de vol des plus réalistes. A pleine charge, avec kérosène, passagers, bagages, nourriture, un A380 pèse 256 tonnes. Signalons que la consommation de kérosène par passager n’est que de 3 litres pour 100 kilomètres.

Quatre réacteurs réformés équipent cet avion, ceux d’origine ayant été récupérés pour être réutilisés sur d’autres appareils. Ils sont trop précieux pour être laissés au chômage !

En effet, sur le coût global d’un A380 qui est de 400 millions d’euros, celui des réacteurs y entre pour la moitié.

Suivent d’autres caissons contenant divers appareils de mesure.

Les quelques fauteuils qui occupaient l’arrière de la cabine ont été retirés, ne restent plus que les masques à oxygène pendant du plafond.

Il faut grimper ensuite les quinze marches menant au pont supérieur.

L’intérieur est presque nu, excepté un second poste pour l’alimentation de l’équipage. La quarantaine de sièges qui se situait à ce niveau a été démontée. Ce pont était du reste peu utilisé lors des essais, toutes les expériences s’effectuant au pont inférieur.

Commercialement, un A380 aurait pu transporter jusqu’à 800 passagers, mais aucune compagnie n’a choisi cette option, se satisfaisant de versions à 550 passagers.

Au total, 251 appareils ont été conçus, la production s’étant définitivement arrêtée en 2021. Sur ces 251 appareils, la compagnie Emirates en possède à elle seule plus d’une centaine…

En fin de visite, Alice Charbonnier, directrice du Département développement des publics et marketing, a fourni quelques précisions supplémentaires.

Cet appareil doit régulièrement être déplacé de plusieurs mètres, afin que ses pneus ne finissent pas par être écrasés par le poids de l’avion. Il sera équipé de pneus renforcés lorsqu’il occupera son emplacement définitif, dans quelques années.

Programmée pour vingt minutes, cette visite en a, en fait, duré 40, et nous ne pouvons qu’en remercier Marie-Laure Griffaton et Alice Charbonnier.

Cette exceptionnelle visite ne doit pas occulter les autres activités proposées par le Musée et elles étaient nombreuses.

Depuis la salle des Huit Colonnes, démarrait la visite intitulée Traditions.

Au passage près des avions, un présentateur évoquait longuement les combats aériens de la Première Guerre mondiale, pour en arriver au thème principal de la visite : la naissance des insignes d’escadrilles.  

 

Parmi les insignes les plus connus, nous verrons le Griffon, la Cigogne, le Lapin, le Coq, et la Tête de Sioux…

La Cigogne, qui sera l’insigne mythique de l’escadrille dans laquelle combattra Georges Guynemer.

Cette Cigogne évoluera au fil du temps mais est toujours fièrement portée de nos jours par des Mirage, ainsi que par des Rafale.

Quant à la Tête de Sioux, elle apparaîtra à partir de 1918, devenant l’emblème de l’escadrille américaine La Fayette.

Cette escadrille perdurera dans l’armée de l’Air française et nous la retrouvons actuellement sur la base de Saint-Dizier, équipée de Rafale, et récemment visitée par l’AAMA à deux reprises en juin 2021 et février 2022. Elle a auparavant figuré sur plusieurs types d’appareils, notamment des Ouragan de la 4e escadre.

Existaient aussi des insignes personnels, un des plus célèbres étant le cercueil et la tête de mort qui étaient peints sur les avions de l’as Charles Nungesser.

Insigne qu’il fera reproduire sur L’Oiseau blanc et s’avérera porteur d’un sinistre présage pour lui, ainsi que pour François Coli

Dans le salon Dollfus étaient présentés des plans très détaillés d’avions anciens, précieusement conservés par le Département recherche et documentation du Musée de l’Air. Plans historiques d’aéronefs qui allient technique et esthétique.

Dans un angle du salon, les enfants avaient la possibilité de dessiner sur tablette ou papier l’avion de leurs rêves, ou le moteur qui pourrait les équiper. Ils pouvaient même les modéliser ensuite grâce à une imprimante 3D.

Dans le hall de l’Entre-deux guerres, se tenait en visite libre l’exposition Up to Space.

Petits et grands peuvent vivre quelques spécificités de l’entraînement des astronautes. Ainsi un jeu de réflexes où l’on doit appuyer sur des touches lumineuses s’allumant très rapidement. Un autre d’équilibre sur une planchette métallique, le temps d’équilibre étant chronométré. Un vélo d’appartement mesurant le nombre de pulsations cardiaques au rythme de l’effort produit.

Les visiteurs peuvent s’allonger, avec au-dessus d’eux la vision de l’intérieur d’un vaisseau spatial et son équipage, et ressentir sur ce matelas d’intenses vibrations que les astronautes peuvent subir au cours de leur envol vers l’espace.

 

Traversée d’un tunnel très lumineux puis, par télécommande, faire rouler un petit véhicule sur le sol lunaire…

 

 

Exposition agrémentée de superbes photos de l’espace, de maquettes de fusées, notamment Ariane 6, et d’astronautes en combinaison de sortie dans l’espace.

Dans le même esprit, dans le hall de l’Espace, les visiteurs peuvent s’initier à la marche sur la Lune avec l’animation Moon Jump, qui s’adresse aux adultes mais également aux enfants à partir de 7 ans.

On coiffe la personne d’un casque avec vision 3D, proposant une vision du sol lunaire. De puissants élastiques sont reliés à une ceinture portée à la taille et réglés en fonction du poids de l’individu. Les élastiques une fois tendus, le visiteur se retrouve quasiment en situation de marche sur la Lune, avec une gravité six fois moindre que celle ressentie sur Terre. Il effectue alors très vite de véritables bonds, en effleurant seulement le sol et en le voyant défiler sous ses yeux. Saisissant !

Avec toutes ses animations à la fois culturelles et ludiques, l’exposition est accessible jusqu’au 20 août 2023.

Malgré la concurrence de nombreux sites accessibles partout ailleurs, ce fut un très bon millésime que ces Journées Européennes du Patrimoine 2022 pour le Musée de l’Air et de l’Espace, lors desquelles nos Amis ont eu un réel plaisir à participer.

Vivement l’année prochaine ! 

Frédéric Buczko, Eric Le Faucheur (AAMA)

Remerciement pour les photos à Pierre Fechter ; Dénys Karakaya ; Christian Leblanc ; Eric Le Faucheur ; Jean-François Louis de l’AAMA.

Et Alice Charbonnier du Musée de l’Air

Retour vers les actualités de l’AAMA et du Musée.

Taggé , , , , , , , , , .Mettre en favori le Permaliens.

Les commentaires sont fermés.