Journées nationales de l’architecture 2022 au Musée avec l’AAMA

Le dimanche 16 octobre 2022 et pour la troisième année consécutive, s’est tenue la Journée de l’Architecture, à laquelle a participé le Musée de l’Air et de l’Espace, avec le soutien de l’AAMA.

T. Laplaige ; P. Gain ; F. Boderlique ; A. Péran ; J. Beaudeaux et E. Le Faucheur

 

Après la demande du Musée et l’appel auprès de nos animateurs (accompagnateurs et bénévoles), ce sont Jacques Beaudeaux et Frédéric Boderlique qui devaient assurer la découverte de la tour de contrôle, tandis qu’Eric Le Faucheur, Thierry Laplaige et Charles Vignalou étaient chargés d’accueillir et de diriger les visiteurs. Notre trésorier Pierre Gain devant coordonner l’ensemble.

 

Signalons la présence d’un nouveau et jeune bénévole, Arnaud Péran que l’équipe a accueilli avec plaisir dans ses rangs.

 

Hasard de calendrier, ce même jour se déroulait un Parcours Passion, découverte du Musée de l’Air proposée par notre association.

Ce groupe était sous la conduite de notre accompagnateur Michel Bertin.

La fréquentation a été moindre que l’an passé, environ 800 visiteurs seulement, certainement due à la difficulté de s’approvisionner en carburant pour de nombreuses personnes.

Mais ces visiteurs n’ont pas regretté avoir fait le déplacement et sont repartis enchantés de ce qu’ils ont vu, ne manquant pas d’adresser des remerciements au Musée et à l’AAMA.

Par groupes de 15, les visiteurs montaient au 4e étage de la tour de contrôle, d’où ils découvraient le magnifique point de vue sur l’ensemble de l’aéroport, grâce à de larges baies vitrées, légèrement obliques de manière à éviter les effets de reflets

Notre Ami Frédéric Boderlique évoquait d’abord, remarquablement, l’histoire de la construction de la première tour, édifiée en même temps que l’aérogare de Georges Labro en 1937. Celle-ci comportait alors un dôme vitré.

Sérieusement endommagée par les bombardements alliés de 1944, elle sera reconstruite en 1953, sous une forme plus moderne. Elle assurera la régulation du trafic de l’aéroport jusqu’en 1993, alors même que le Musée de l’Air occupait déjà l’ancienne aérogare, une partie du tarmac et divers halls.

Une nouvelle tour nettement plus haute entrera alors en service, au nord de l’aéroport de l’aviation d’affaires.

Le public avait un excellent aperçu de l’aéroport en marchant sur la magnifique prise de vue aérienne couvrant l’ensemble du domaine.

Frédéric Boderlique donnait aussi d’intéressantes précisions sur Le Bourget d’origine, celui des années 1920, évoquant notamment un phare d’une portée de 100 kilomètres dominant ce qu’on appelait alors le champ d’aviation, et qui en mai 1927 s’avéra bien pratique à Charles Lindbergh pour repérer le terrain de nuit, après sa fabuleuse traversée de l’Atlantique !

Jacques Beaudeaux prenait le relais pour expliquer les bases de la navigation aérienne et les procédures, aidé en cela de plusieurs documents, plans, fiches d’approche…

Les créneaux prévus pour la découverte de la tour ont affiché complet jusqu’au soir, Frédéric Boderlique et Jacques Beaudeaux ne ménageant pas leurs efforts pour fournir maintes explications et répondre aux nombreuses questions posées par les visiteurs.

 

Pour sa part, Mathieu, médiateur du Musée de l’Air se chargeait de la visite de l’aérogare. Il ne se contentait pas d’en détailler l’architecture, il en contait aussi la passionnante histoire. En sa compagnie, les visiteurs naviguaient à plusieurs reprises entre l’esplanade, l’intérieur et le tarmac.

Dans le courant des années 1920, une très modeste aérogare existait, voyant passer quelques centaines de passagers par an. En prévision de la future explosion du trafic aérien, il fallait prévoir grand et surtout moderne.

En 1935 fut lancé un concours, qui fut remporté par l’architecte Georges Labro. Un très long bâtiment style art-déco fut alors construit, achevé et inauguré en 1937, hélas quelques mois après l’inauguration de l’Exposition universelle.

Il est à noter que seulement 10 % de l’ensemble de l’aéroport se situe sur la commune du Bourget, les 90 % se répartissant entre le Blanc-Mesnil et Dugny. Du reste, l’aérogare se trouve sur Dugny. Le nom de Le Bourget a malgré tout été conservé, étant celui de l’aérodrome d’origine, tout au sud du domaine.

La place ne manquait pas à l’intérieur de l’édifice flambant neuf.

Autour de la très belle et lumineuse salle des Huit colonnes, se répartissaient deux zones, à gauche la zone arrivée, et à droite celle du départ. Du centre de l’aérogare, il était possible de suivre visuellement le cheminement des passagers, jusqu’à leur montée dans leur avion. Cette vue a ensuite été occultée.

En 1938, le trafic annuel s’élevait à 140 000 passagers, augmentation considérable par rapport à la décennie précédente.

 

 

Au centre de la façade du bâtiment côté ville, au-dessus l’une de l’autre, ont été placées, bien plus tard, trois sculptures, représentant les trois continents desservis par les compagnies aériennes.

Hélas, l’aérogare allait subir les bombardements alliés en 1944. Elle fut ensuite restaurée sous sa forme d’origine, mais avec malgré tout d’importantes modifications.

De chaque côté de la salle des Huit colonnes, Georges Labro avait édifié des modules similaires, pouvant s’ajouter les uns aux autres et que l’on identifie très facilement. On en compte six à droite, pour cinq à gauche.

Dans son idée, on aurait pu ajouter d’autres modules, en fonction de l’augmentation du trafic. Mais en fait, dans les années 1950, c’est en largeur que l’aérogare allait s’agrandir, ce qui allait supprimer la vue sur le tarmac.

Ces parties nouvellement créées allaient évoluer au fil des ans dans leur utilisation. Salles d’embarquements, hall de livraison des bagages, hall postal pour l’acheminement du courrier et des colis….

A cause de la démultiplication du trafic aérien, l’aménagement intérieur allait encore évoluer. La zone arrivée d’origine devenait la zone des départs pour les vols domestiques, et la zone départ celle des vols internationaux.

Les portes d’accès à l’aérogare étaient nombreuses, portant au-dessus d’elles le nom d’une compagnie, que le passager trouvait juste en face dans le hall, ayant ainsi le minimum de trajet à parcourir. La zone arrivée se trouva alors décalée dans le tiers sud de l’aérogare.

Allaient aussi ouvrir des boutiques, un restaurant, étonnamment appelé Les Soucoupes volantes et aussi d’autres boutiques en zone hors-taxes.

Au plus fort du trafic, début des années 1970, Le Bourget voyait passer quelques 2,8 millions de passagers par an ! L’aéroport était en véritable surchauffe, même si à ce moment Orly prenait le dessus.

A compter de 1975, le trafic allait progressivement diminuer du fait de l’ouverture de l’Aéroport Charles de Gaulle à Roissy.

C’est également à partir de 1975 que le Musée de l’Air allait commencer à s’installer, occupant un à un plusieurs halls.

Ne subsistaient plus vers 1980 que quelques compagnies régionales, avec un trafic très limité.

 

Il fut question de mettre totalement fin à l’activité aéroportuaire, mais heureusement, l’aviation d’affaires sauva Le Bourget. Maintenant c’est le plus important d’Europe.

En 1981, l’aérogare en avait terminé avec sa fonction d’origine, et le Musée allait peu à peu occuper la place.

Le bâtiment dont la façade est classée est devenue la Grande Galerie du Musée allait accueillir les pionniers de l’aviation et les avions de la Première Guerre mondiale, engendrant aussi la création de passerelles enjambant les collections.

Voici quelques années une grande restauration fut entreprise et le bâtiment, notamment la salle des Huit colonnes retrouva sa magnifique architecture et configuration d’origine. L’inauguration de cette nouvelle Grande Galerie retrouvant son volume d’antan se fit en 2019.

 

Restaurée également, la grande et superbe horloge dominant à présent l’accueil du Musée, avec sous chaque heure le nom de quelques villes desservies à la grande époque du Bourget, des noms qui entretiennent la magie du voyage : entre autres Saïgon, Melbourne, Rio de Janeiro, Nouméa…

 

Comme les années précédentes, sur la mezzanine de la Grande Galerie, les enfants pouvaient s’amuser à construire des maisons, des ponts, des tours et pourquoi pas… des avions, au moyen de planchettes Kapla.

Jean-Emmanuel Terrier, historien au Département recherche et documentation du Musée de l’Air et membre de l’AAMA, assurait pour sa part la visite Aéroport Paris-Le Bourget, 100 ans d’histoire, emmenant ses visiteurs d’un bout à l’autre de l’aéroport, intérieur et tarmac, pour leur conter avec sa passion habituelle, l’histoire des lieux.

A noter qu’il est l’auteur l’auteur du livre sur l’histoire de l’aéroport du Bourget

 

 

Les visiteurs se promenaient bien évidemment librement dans le Musée, profitant aussi de l’exposition temporaire Up to space et pouvant s’initier à la marche sur la Lune grâce à la très originale animation Moon jump.

Assistance certes moyenne pour cette Journée de l’Architecture 2022, mais satisfaction du public, et c’est bien là l’essentiel.

En conclusion, un visiteur dira :

 C’était ma première visite du Musée, je n’ai hélas pas eu le temps de tout voir, mais… je reviendrai !

 

Eric Le Faucheur (AAMA)

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