Vernissage exposition « Flight » au Musée de l’Air

Le Musée de l’Air et de l’Espace a inaugurée en ce dernier mois de 2024, une grande exposition temporaire, qui sera ouverte au public jusqu’en juillet 2025 : Flight !

Son nom est à la fois très explicite mais aussi mystérieux.

Qu’allons-nous y découvrir ?

La nuit tombée, les invités, dont des administrateurs de l’AAMA, se sont rassemblés dans la prestigieuse salle des huit colonnes afin d’entendre les déclarations qui présenteront ce que les visiteurs pourront voir.

Le premier à s’exprimer est le général Thierry Caspar-Fille-Lambie, président du conseil d’administration du Musée de l’Air et de l’Espace.

Il rappelle la genèse du projet imaginé en 2019 par Camille Pisani, ancienne directrice de Institut royal des Sciences naturelles de Belgique et d’Ernesto Páramo Sureda, ancien directeur de Parque de las Ciencias de Grenade en Espagne, que rejoindront le Musée de l’Air du Bourget puis l’ Universum® de Brême en Allemagne.

L’exposition examine cette question : Voler ?

Elle fait le parallèle entre les premiers qui ont réussi cet exploit, des animaux, insectes et même quelques dinosaures à plumes (que nous verrons dans l’exposition) et puis l’Homme qui réalisera ce rêve qu’au XXe siècle, mais avec de nombreuses prémices avec des machines, soit inspirées du monde animal soit répondant aux mêmes phénomènes scientifiques.

Le général termine en précisant que l’exposition débute son périple au Bourget avant qu’elle soit en Allemagne puis en Espagne. Le Musée propose uniquement au Bourget en plus de la scénographie commune, plusieurs objets qui apportent un éclairage bienvenu sur les débuts de la conquête des airs, avec souvent une imitation du vol animal.

Evence Richard, directeur de la Direction de la Mémoire, de la Culture et des Archives (DMCA) du ministère des Armées, clôture cette séquence en félicitant le travail de cette coproduction internationale et remercie tous les intervenants, en particulier Michel Van Camp directeur de l’Institut royal des Sciences naturelles de Bruxelles, Luis Alcalá Martinez directeur du Parque de las Ciencias ainsi que Herbert Münder directeur de l’Universum® de Brême, qui n’a pu rester pour cette soirée.


Passé ce moment, il est temps d’aller dans le hall de l’Entre-deux-guerres découvrir cette exposition.

L’entrée se fait entre deux arcs de cercle se faisant face avec d’un côté des oiseaux naturalisés, aux ailes déployées comme en plein vol, et de l’autre des maquettes d’avions modernes suspendues.

C’est ici que sera effectué le cliché marquant le début de cet événement.

Ernesto Páramo Sureda, Anne-Catherine Robert-Hauglustaine, Camille Pisani, Michel Van Camp, Thierry Caspar-Fille-Lambie, Luis Alcalá Martinez et Evence Richard

C’est la directrice Anne-Catherine Robert-Hauglustaine qui sera la guide pour présenter les différentes sections.

C’est d’abord une plongée dans le fond des âges où apparaissent les insectes, les premiers du règne animal à avoir volé, puis suivront par sélection naturelle des reptiles ayant la capacité de voler. Les découvertes scientifiques ont même démontré que certains dinosaures avaient des plumes, prémices de devenir oiseau. Une reproduction d’un deinonychus est exposé pour la première fois.

Le visiteur traverse ensuite la zone exclusive mise en place par le Musée de l’Air, qui met en évidence l’inspiration des animaux volants sur les précurseurs de l’aviation.

Déjà à la fin du XVIIIe siècle, le général André Guillaume Resnier de Goué, équipé de grandes ailes comme les oiseaux, fut l’un des premiers à flotter, ou du moins à ralentir sa chute, dans les airs.

Le siècle suivant verra d’autres défricheurs influencés par le vol naturel, voire l’oiseau. Des maquettes montrent les pigeons de Thomas Walker (1810) et celui de sir George Cayley (1843), le premier qui décrira les quatre forces qui agissent sur des machines qui devraient voler.

Autre imitation, cette fois d’un mammifère ayant la faculté de voler, la chauve-souris !

Ce sera Clément Ader, qui créa deux machines, l’Eole (1890) et l’Avion n°3 (1897), avec des ailes de même structure que l’animal, pour être repliées, et qui étaient motorisées par des machines à vapeur de sa conception.

Des pièces originales complètent cette séquence et qui plairont aux fanas.

Deux plumes du planeur de Biot-Massia, qui était largement copié sur les grands oiseaux. Ce plus ancien plus lourd que l’air, datant de 1879, est dans les collections du Musée de l’Air et fut exposé de 1987 à 2016 dans la Grande Galerie.

Un exceptionnel témoignage est présenté dans une grande vitrine. Une des huit pales, avec son support, de l’hélicoptère n°2 d’Etienne Oehmichen, inspirée des ailes d’insectes, avec lequel il fit le premier kilomètre avec ce type d’appareil en 1924 (voir notre Briefing sur ce sujet).

Elle à subit une importante restauration de deux années et fut visible lors des Journées du Patrimoine de 2022.

Le parcours change de dimension avec un espace ludique. Plusieurs systèmes, qui amuseront les plus jeunes et intrigueront les autres, permettent d’appréhender les lois de la physiques liées au vol. En tout cas, les visiteurs retrouveront rapidement les joies de la jeunesse.

Qui n’a pas sorti sa main à la fenêtre de la voiture et ressenti la force du vent ?

Qui n’a pas lancé des avions en papier ?

Une dernière, mais longue partie fait la part belle aux comparaisons entre l’oiseau et l’avion, dans plusieurs domaines : la vitesse, le poids, planer, le vol stationnaire…

Nous ne dévoilons pas tout et laissons aux visiteurs la découverte des lieux.

Ils ne seront pas déçus !

Frédéric Buczko (AAMA)

Remerciement pour les photos à notre membre à Pierre Brémard  

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