Inauguration exposition « Les années folles de l’aviation »

Les expositions temporaires sont d’excellents moyens pour attirer le public et le Musée de l’Air et de l’Espace ne déroge pas à la règle.

La précédente grande exposition au Bourget se nommait Up to Space, inaugurée en juillet 2022.

Cette nouvelle grande exposition, Les Années folles de l’aviation. L’aéronautique au cœur de la modernité, fut inaugurée par Madame Patricia Miralles, Secrétaire d’État auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens combattants et de la Mémoire le 24 octobre 2023.

Elle était accompagnée par le député de la Haute-Garonne Laurent Esquenet-Goxes, qui a organisé un colloque à l’Assemblée nationale le 18 octobre, sur la tentative méconnue de la traversée de l’Atlantique Sud par Pierre de Saint Roman en 1927.

Le Musée de l’Air a prêté à cette occasion quelques reliques, deux roues du Farman Goliath utilisé lors de ce raid, pour une exposition temporaire au Palais Bourbon.

Cette exposition sera disposée quelques temps sur la mezzanine du hall de l’Entre-deux-guerres.

Les discours de Madame Patricia Miralles et celui de la directrice du Musée de l’Air Anne-Catherine Robert-Hauglustaine, indiquant le rôle important de la cause féminine lors de cette période, ont été très écoutés et naturellement applaudis.

Les officiels ont ensuite pris le chemin de l’exposition qui leur fut présentée par Clémence Raynault, Julie Ulloa et Anne-Catherine Robert-Hauglustaine.

Madame Patricia Miralles fut très intéressée et apprécia particulièrement l’évocation des aviatrices, qui à cette époque n’avaient pas encore le droit d’être pilote professionnel, ni celui de voter.


Mais revenons quelques temps auparavant.

Dès la fermeture de l’exposition Up to Space fin août 2023, les aménagements pour sa remplaçante, que nous pouvions suivre dans le hall de l’Entre-deux-guerres, débutèrent.

Elle a même investi la salle d’exposition située dans la Grande Galerie, où s’était tenue une autre exposition : mA, l’air comme matière.

Le ton fut donné dès début octobre, lorsque le Caudron 714R fut transféré de Dugny au Bourget, l’AAMA eu le privilège d’être présente.

Cet appareil fut exposé dans l’ancien hall A de 1977 jusqu’à la fermeture des halls A & B, il y a plus de 20 ans, puis sorti pour l’exposition Restaurer les avions de musée, qui débuta lors du Carrefour de l’Air de 2016.

Nous l’avions retrouvé lors des Journées du Patrimoine 2022 sur son support pour l’exposition.


Deuxième étape, une visite réservée à la presse, à laquelle notre association était également conviée, quelques jours avant l’ouverture au public.

De concert Anne-Catherine Robert-Hauglustaine, directrice du Musée de l’Air, Clémence Raynault, conservatrice en chef du patrimoine au musée d’Orsay (notez qu’elle travailla quelques années au Musée de l’Air) et Julie Ulloa, conservatrice, responsable du département des collections artistiques et anthropologiques au Musée de l’Air, se sont succédé à travers l’exposition, expliquant les différents pôles représentés ainsi que les objets exposés.

Lors de cette période de vingt ans entre deux conflits mondiaux, il y eu un formidable développement de l’aviation aussi bien dans le domaine de la vitesse, que le Caudron 714R représente formidablement bien, que dans le domaine de la distance avec les grands raids qui défrichèrent les lignes aériennes naissantes.


L’exposition est divisée en sept ensembles.

La naissance de l’aviation commerciale : avec une superbe maquette d’un Farman Goliath, dont une cellule d’un appareil réel est exposée dans le hall. Citons parmi toutes les pièces exposées, un carnet de route d’un Breguet-Latécoère 14, prêté par le musée Air France, portant la signature du grand Jean Mermoz.

A la conquête du monde : les grands raids : la pièce majeure est évidement dans le hall, s’agissant du Breguet Point d’interrogation, mais des modèles réduits, divers objets et une combinaison de vol, montrent l’importance de ces aventures aériennes qui abolirent les frontières.

Emancipation, modernité, vitesse : une première partie se trouve dans le hall de l’Entre-deux-guerres, elle montre l’évolution de la société en particulier pour les femmes, avec de nombreuses pages de journaux d’époque ; de photos ; de maquettes ; de vidéos et une combinaison de vol…

La seconde partie, celle où est disposé le Caudron 714R, montre la résultante des progrès de l’aérodynamique, ainsi que la vision avant-gardiste qu’inspira l’aviation dans bien d’autres domaines, comme la photographie et même l’ameublement.

Des pilotes et des mythes : les vitesses, les distances et les altitudes atteintes nécessitent de protéger les pilotes. Dans une grande vitrine on découvre en détail des tenues et une combinaison d’homme-volant du parachutiste Jean Nilaud, sous le pseudonyme de James Williams.

L’aviateur déjà héros lors de la Grande Guerre, devient quelques fois un mythe. L’archétype en étant évidement Jean Mermoz, qui a sa place dans l’exposition.

Un nouvel art de voyager dans les années 30 : l’aviation commerciale se structure dans cette décennie. Même si elle est réservée à une clientèle aisée, les compagnies grandissent et les avions se modernisent.

On découvre dans cet espace de magnifiques maquettes dont celle du Latécoère 631 Lionel de Marmier accompagné d’un véritable siège de l’avion ; des documents ; des jouets…  

Aviation et puissance : l’aviation servit à plusieurs nations de montrer leur puissance, surtout pour ceux qui possédaient des colonies à travers le monde. Il fallait en parallèle créer des aéroports modernes, comme Le Bourget, pour établir les liaisons commerciales à partir des capitales. L’aviation devenait également un moyen de propagande.

Des affiches et des tableaux représentent ce bouleversement de l’utilisation de l’aviation.

La menace aérienne : vingt ans après l’Armistice, les bruits de bottes se faisaient de nouveaux entendre en Europe.

Avec des films montrant les prémices qui amèneront à la Seconde Guerre mondiale et de nombreux objets, où même les jouets prennent les armes, la période se termine pour une autre beaucoup moins enthousiasmante apportant le désastre.

Cette belle exposition sera ouverte jusqu’au 3 mars 2024.

Elle est incontournable !

Frédéric Buczko (AAMA)

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