Vernissage exposition « Les ailes de l’armée de Terre » au Musée de l’Air

Lorsqu’on parle d’aviation militaire française, on pense immédiatement à l’armée de l’Air et de l’Espace, voire ensuite à l’Aéronavale. Mais il ne faut pas oublier que l’armée de Terre possède elle aussi une composante aérienne : l’ALAT, Aviation Légère de l’Armée de Terre !

Cette arme, la plus jeune de l’armée de Terre, a été créée en 1954, il y a donc 70 ans !

Pour célébrer cet anniversaire, l’ALAT a décidé d’organiser de nombreuses manifestations dans le pays et de monter une exposition itinérante. Elle est conçue en partenariat avec le Musée de l’Air et de l’Espace et la participation du musée de l’ALAT et de l’hélicoptère de Dax.

Avant de parcourir les différents régiments de l’ALAT, cette exposition commence son périple au Bourget. Et quel meilleur endroit au Musée de l’Air pour la recevoir, si ce n’est le hall des Hélicoptères, engins de prédilection de cette arme.

C’est donc le 30 avril, qu’en présence d’Evence Richard, directeur de la Direction de la Mémoire, de la Culture et des Archives (DMCA) du ministère des Armées, la directrice du Musée de l’Air et de l’Espace Anne-Catherine Robert-Hauglustaine a accueilli le général Pierre Meyer, commandant l’ALAT.

Anne-Catherine Robert-Hauglustaine et le général Pierre Meyer

En civil, Charles-Henry de Monchy et Evence Richard

Après le coupage du ruban tricolore dans la plus pure des traditions, la directrice Anne-Catherine Robert-Hauglustaine et le général Pierre Meyer ont signé une convention pour le dépôt au Musée d’un casque d’hélicoptère Tigre. Ce casque intègre un viseur permettant de pointer le canon du Tigre par simple mouvement de la tête du pilote.

Jean-Pierre Cornand à gauche

Parmi les invités il y avait plusieurs généraux et officiers supérieurs, dont le général Charles-Henry de Monchy, commandant de l’ALAT d’octobre 1997 à septembre 1999.

Notre association était également conviée à travers notre président Jean-Pierre Cornand.

L’officier historien de l’ALAT a ensuite présenté aux participants les détails de cette exposition qui retrace l’histoire de cette aviation, de son organisation actuelle, de ses métiers spécifiques et qui est aussi agrémentée de plusieurs objets, tableaux et œuvres photographiques.

On peut y découvrir sur une frise chronologique, accompagnée d’autres panneaux, indiquant les engagements de l’ALAT au fil des années.

Piper Cub

On y voit qu’elle plonge ses racines dans la Seconde Guerre mondiale avec la création de l’aviation d’artillerie en 1943 au sein des Forces Françaises Libres. Chaque division française mettant alors en œuvre dix Piper Cub L-4 américains.

A noter qu’avant la défaite de 1940, l’armée de Terre utilisa des autogires Lioré & Olivier C-30.

Lioré & Olivier C-302 dérivé du LeO C-30

En 1952 en plein conflit indochinois, l’aviation d’artillerie devient l’Aviation Légère d’Observation d’Artillerie (ALOA) rattachant définitivement les matériels et les personnels, à l’armée de Terre.

Cette guerre vit les premières utilisations des hélicoptères avec le Hiller 360 (appartenant à l’armée de l’Air), rendus célèbre par les évacuations sanitaire la future générale Valérie André.

Il faudra attendre le 22 novembre 1954, pour voir la création du Commandement de l’ALAT (COMALAT), qui entérina que l’armée de Terre disposait de sa propre aviation au sein d’une arme à part entière. Ce sera aussi l’année de son premier engagement pendant la guerre d’Algérie.

L’ALAT utilisera à ce moment ses premiers hélicoptères, des Bell 47, puis surtout sa première voilure tournante française la fameuse SNCASE SE-3130 Alouette II.

En gros porteur ce sera le Vertol H21 affectueusement surnommé Banane, on le comprend de par sa forme.

Sans oublier qu’elle a également pris en compte une centaine de SNCASO SO-1221 Djinn, mais qui furent très peu utilisés.

Bell 47 rouge et le 2e prototype du Djinn

Le prototype de l’Alouette II

La fameuse Banane exposée au musée ALAT à Dax

La fameuse Alouette III JBL de la Gendarmerie

Arriva également juste avant la fin des hostilités la légendaire SNCASE SE 3160 Alouette III, utilisée à 80 exemplaires jusqu’en 1999.

Puma au musée ALAT à Dax

Depuis, l’ALAT a été engagée dans de nombreuses opérations et s’est renforcée continuellement, créant les Régiments d’Hélicoptères de Combat (RHC) et modernisant son matériel. Les équipages sont passés des célèbres SA330 Puma et SA341 Gazelle, fruits de la coopération franco-britannique, aux NH90 Caïman et EC665 Tigre, également issus de coopérations, continentales cette fois.

La Gazelle

Caïman au Salon du Bourget 2019

Tigre au Bourget en 2011 pour la journée de l’hélicoptère

Tenues de vol, tableaux, insignes et autres objets agrémentent la présentation et un hommage est rendu à cinq grandes figures de l’ALAT à ses débuts : général Paul Lejay (commandant ALAT de 1955 à 1957) ; général Jacques Navelet (commandant ALAT de 1965 à 1967) ; général Maurice Cannet (commandant ALAT de 1977 à 1981) ; les colonels Marceau Crespin et Déodat du Puy-Monbrun.

Exposition à voir absolument, jusqu’au 30 juin 2024 seulement, pour découvrir cette arme, qui s’est fait une spécialité de l’emploi des hélicoptères de manœuvre et de combat, dont certains sont présents dans ce hall.

Pour tout connaître sur l’ALAT, l’histoire, les machines, les hommes… nous vous invitons à aller sur le site : La mémoire de l’ALAT.

Frédéric Buczko et Jean-Pierre Cornand (AAMA)

Retour vers les actualités de l’AAMA et du Musée.

Taggé , , , , , , , , .Mettre en favori le Permaliens.

Les commentaires sont fermés.