Sur les terres mêmes du Musée de l’Air, se déroule tous les deux ans le célèbre Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace du Bourget.
C’est un rendez-vous incontournable où le Musée rassemble les professionnels, les élus et les institutionnels pour son avenir.
Pour l’AAMA, c’est une semaine qui mobilise un maximum de volontaires et de bénévoles. Notre association est parfaitement rodée à l’exercice, car sous la forme actuelle nous effectuons les mêmes fonctions depuis 2005. Nos animateurs sont positionnés aux entrées et sorties du Boeing 747 et des Concorde pour orienter et informer le public, tandis que d’autres assurent des visites à l’intérieur de ces appareils. N’oublions pas notre stand, qui permet de nous faire connaître et d’apporter quelques subsides.
Comme aux éditions de 2015 et de 2017, nous nous sommes préparés durant les semaines précédant le salon, grâce à notre coordinateur des volontaires et bénévoles Pierre Brémard et de nos vice-présidents Frédéric Buczko et Jean-François Louis, en liaison avec les services du Musée. Ils ont toujours eu la crainte d’oublier un détail.
Le lundi matin, l’un de ces détails nous donna quelques inquiétudes. Les travaux devant le Musée pour la construction de la station de métro, ont chamboulé le chemin d’accès au parking réservé Musée/AAMA, créant des embouteillages monstres et nos animateurs ont eu quelques retards. Tout se mit ensuite en ordre, chacun sachant parfaitement à quel poste il était affecté et notre stand a été mis en place par nos spécialistes Pierre Leydier et Philippe Vauvillier.
Les journées professionnelles sont toujours calmes permettant à nos Amis d’effectuer des rotations et de profiter du salon. Beaucoup ont pu visiter des avions, s’assoir dans des cockpits et même faire des vols virtuels. Que de souvenirs à partager aux collègues !
Parfois des rencontres fortuites peuvent se produire.
Alors que notre Ami Sylvain Callais croisa le chemin du président de la République Emmanuel Macron, notre Ami Patrick Perrier en fit une aute qu’il nous rapporte.
Ma plus belle rencontre de cette édition 2019 fut le très médiatique spationaute Thomas Pesquet, présent sur le stand du CNES à la toute fin du premier jour du salon. Entouré par quelques curieux, il a gentiment accepté d’être photographié entre deux entretiens filmés avec des journalistes. J’ai le plaisir de partager avec vous ce cliché, en attendant de nouvelles rencontres, dans deux ans, au 54e salon du Bourget.
C’est plus difficile lors des journées grand public, lorsque les files d’attente pour monter dans les avions s’allongent, obligeant nos membres à les parcourir régulièrement afin de vérifier que les visiteurs aient acheté leur ticket d’entrée, évitant une juste colère après une demi-heure d’attente inutile.
Il faut parfois user de diplomatie, pour indiquer au public qu’il faut s’acquitter d’un billet, alors qu’il a déjà acheté celui du salon. Evidement, nos Amis n’ont pas que cette fonction, ils apportent des connaissances qu’ils partagent volontiers aux visiteurs.
Le Musée avait dédié une salle de pause et de repas pour son personnel et nos membres, à l’abri du public. C’était très sympathique de se retrouver ensemble autour d’un café ou d’un repas. Nous remercions les équipes du Musée pour cette organisation.
L’AAMA, lors du salon, fait donc œuvre de communication, avec constance et répétition, surtout pour le grand public. Nos animateurs ont parfaitement tenu les rôles qui leur étaient dévolus, apportant cette aide précieuse au Musée. Sans leur présence, le Musée devrait engager des frais, sans la qualité de notre service.
Notre président Alain Rolland a naturellement été invité à déjeuner sur la terrasse du Musée. Accueilli par la directrice Anne-Catherine Robert-Hauglustaine et le général Rouceau, il a revu avec plaisir le général Vitry, qui fut le directeur par intérim du Musée en 2017. Il a également fait de belles rencontres, dont Etienne Rachou vice-président du musée Air France et membre de l’AAMA, qui pourront peut-être nous être utiles dans l’avenir.
Les autres membres du Bureau et ceux qui sont les plus engagés dans notre association, étaient conviés les après-midi, pour profiter des démonstrations aériennes, avec une vue imprenable. Par dévouement, ils ne restaient pas très longtemps pour ne pas pénaliser leurs camarades.
Cette 53e édition fut le baptême du feu pour la nouvelle direction du Musée et le défi fut relevé avec de nombreux rendez-vous fortement médiatisés.
Le plus notable, le lundi 17 juin dans la Grande Galerie. Après un grand discours, en présence d’Eric Trappier (président du GIFAS) et du général Philippe Lavigne (chef d’Etat-major de l’armée de l’Air), sur les moyens futurs et les lancements de programmes des forces aériennes pour les trois armes, la ministre des Armées Florence Parly, accompagnée de la secrétaire d’Etat Geneviève Darrieussecq ont signé avec la directrice Anne-Catherine Robert-Hauglustaine, le nouveau Contrat d’Objectifs et de Performance pour la période 2020-2024. Il permettra au Musée de devenir un pôle de référence dans son domaine et qu’il achève sa rénovation. Il est accompagné d’un plan d’investissement de 50 millions d’euros.
Les membres du Bureau de l’AAMA étaient conviés à ce grand moment. En attendant la ministre, ils en ont profité pour admirer les appareils, plus ou moins cachés sous des bâches blanches de protection, qui seront dévoilés au public en fin d’année. Ils ont pu voir surtout la nacelle du dirigeable La France, dont nous finançons la restauration.
La directrice a ensuite réuni ses équipes pour fêter cette importante convention, ainsi que notre président Alain Rolland, montrant les liens très forts qui nous unissent.
D’autres signatures importantes pour le Musée de l’Air lors de cette semaine. Une convention de mutualisation des réserves à Dugny avec Vincent Campredon, directeur du musée national de la Marine.
Puis devant une sculpture de l’artiste Arnaud Nazare-Aga, à l’effigie du Petit Prince, un partenariat avec l’armée de l’Air, représentée par le général Guillaume Letalenet, directeur du centre études réserves et partenariats de l’armée de l’Air, l’Association Espace Saint-Exupéry avec son président Hervé de Saint-Exupéry, et la Fondation Antoine de Saint-Exupéry pour la Jeunesse, représentée par le neveu et filleul de l’auteur, François d’Agay, pour l’organisation d’une grande exposition itinérante internationale 2020-2024 en hommage au pilote écrivain, sous le haut patronage du président de la République française. Après un tour du monde, elle se terminera au Musée de l’Air.
De nombreux évènements se sont aussi déroulés au Musée. La cérémonie des Skytrax Awards, qui distingue les meilleures compagnies aériennes dans différentes catégories.
L’association Elles bougent, qui agit pour faire découvrir les métiers d’ingénieures et techniciennes aux jeunes femmes, a rassemblé 200 lycéennes et étudiantes pour la découverte des métiers de l’aéronautique. Cette journée s’est terminée dans le hall de la Cocarde en présence de la ministre chargée des Transports, Elisabeth Borne.
Beaucoup de personnalités sont également venues au Musée, notamment Claudie Haigneré et Thomas Pesquet pour l’enregistrement d’une émission sur le vol Apollo 11, diffusée le mardi 9 juillet sur France 2.
Le dimanche, les pilotes de la Patrouille de France et l’équipe de voltige de l’armée de l’Air ont rencontré le public dans le hall de la Cocarde, confirmant leur venue pour le meeting du Centenaire du Musée de l’Air le 29 septembre prochain.
Au fait, au salon du Bourget, il y a des avions ?
Certes, les salons, il y a fort longtemps, duraient 10 jours et il y avait énormement de nouveautés.
Dorénavant, le salon est plus professionnel et des appareils partent juste avant les journées publiques. Pour les remplacer, des warbirds et autres avions de collection garnissent le statique et le ciel. C’est donc durant les journées professionnelles qu’il faut être présent si l’on ne souhaite pas manquer les nouveautés.
Mais il y a tout de même de belles choses à voir.
Bien sûr le Rafale, qui vide le Musée lorsqu’il fait sa démonstration. Le tout récent Airbus A350-1000 de Qatar Airways mettait en valeur ses luxueux aménagements et la modernité de son cockpit, patiemment présenté par son commandant de bord français. L’armée de l’Air présentait dans un vol très impressionnant son Airbus A400M Atlas et organisait des visites sur celui resté au sol. Il était possible de visiter le confortable poste de pilotage, et surprise, la soute était en partie occupée par un hélicoptère, AS-555AN Fennec, pales démontées mais pour le reste pas du tout à l’étroit, tant la place disponible est importante. Le biplace d’entraînement Pilatus PC-21, qui n’est pas une nouveauté au salon, mais cette année, il était montré pour la première fois aux couleurs tricolores puisque le 709FF, tout juste mis en service avait fait le déplacement depuis la base aérienne 709 de Cognac. Venu pour la première fois du Japon, l’impressionnant cargo militaire Kawasaki C-2. Visiter l’intérieur était une découverte. Le ravitailleur européen A330MRTT. Le Beriev 200 en pompier volant…
Mais surtout, on pouvait voir l’avenir.
Dévoilés sous forme de maquettes à l’échelle 1, sur l’emplacement de Dassault, le SCAF franco-hispano-allemand, futur système de combat aérien. Les Turcs exposaient une maquette de leur futur chasseur furtif, le TF-X. Boeing, très présent malgré tout, montrait l’avion d’entrainement Boeing-SAAB TX. Nouveauté venue d’Israël, l’Eviation Alice, avion 100% électrique qui rappelle le mythique racer Bugatti 100. Avec son empennage papillon et son moteur propulsif, il ne manque ni de caractère ni d’élégance. Le modèle exposé se visitait avec plus de précautions qu’une habitation japonaise puisqu’il fallait porter des chaussettes protectrices pour avoir le plaisir de découvrir son intérieur high-tech et son poste de pilotage, évidemment équipé de mini-manches.
Les drones prenaient aussi de plus en plus de place, qu’ils soient à usage militaire ou civil avec même des projets de taxis volants autonomes.
Nous ne pouvons pas tous les citer, mais en étant curieux, nos Amis ont fait de belles découvertes.
Pour les journées grand public, beaucoup d’avions en vol, des avions de collection, Rafale, F16 belge, A350, A380 dans de belles couleurs, Tigre, NH 90, Fouga, de la voltige avec l’EVAA, Nicolas Ivanoff sur Bonanza, Eric Vazeille sur CAP 222, Aude Lemordant et Catherine Maunoury, présidente de l’Aéro-club de France et ambassadrice du Musée de l’Air, sur Extra 330… Qui aime voir des avions voler était gâté.
Cette année ils étaient 34 membres, répartis sur la semaine, à endosser le gilet rouge AAMA, dont 11 Amis qui s’engageaient pour la première fois avec notre association. Très encourageant ! Merci les Amis ! Que vous soyez venus une journée ou une semaine, vous avez été utiles à l’AAMA et au Musée de l’Air.
Tous étaient ravis de cette semaine où, nous ne le dirons jamais assez, règne une ambiance particulière.
On la retrouve surtout le dimanche après la fermeture lorsque les membres AAMA retrouvent le personnel du Musée sur la terrasse pour un verre de l’amitié.
Nous avons été chaleureusement applaudis et avec l’armée l’Air, nous avons eu le droit à subir la tradition du macaronnage, comme les pilotes de chasse. Enfin, presque !
Sans oublier le célèbre Jack Krine, qui a déroulé un serment réservé aux spécialistes et qui fini par La chasse bordel !
Moments chaleureux de complicité entre l’AAMA, le Musée de l’Air et l’armée de l’Air.
Dans deux ans, nous serons encore au rendez-vous et nous sommes persuadés que la Grande Galerie, qui sera inaugurée en décembre prochain, sera un formidable attrait pour le Musée de l’Air.
Frédéric Buczko, Patrick Perrier (AAMA)
Remerciement à Sylvain Callais, Emmanuel Froux, Eric Lefaucher, Yanis Metlaine Patrick Perrier et Charles Pigaillem (AAMA) pour les photos.