Visite exclusive AAMA du musée du radar

Cette visite exclusive réservée aux membres de l’AAMA était dans les tuyaux depuis plus de deux ans. Les périodes de restrictions sanitaires ont perturbé sa programmation et cette année elle a pu se dérouler.

Les participants à cette nouvelle visite s’étaient donnés rendez-vous à Luc-sur-Mer pour un déjeuner amical et convivial où de nombreux sujets aéronautiques (mais pas seulement !) firent l’objet de débats passionnés.

Philippe Renault

 

Vers 14h, nous prenons la direction du musée du Radar situé à quelques kilomètres.

 

Nous pénétrons dans le premier bunker de la station 44 où Philippe Renault, membre de l’AAMA et président de l’association qui gère le musée, nous présente l’histoire de l’association et surtout du site, choisi par les Allemands pour son altitude (50 mètres) et bien sûr sa proximité immédiate de la côte normande.

Le nom de code choisi est celui de Distelfink, chardonneret en français.

Mais la station 44 a bien failli sombrer dans l’oubli. Après son occupation par les troupes britanniques, des opérations de déminage sont menées durant plusieurs années, puis le site est remblayé et remis en culture.


La station radar disparaît peu à peu des mémoires et du paysage. Mais une personne s’y intéresse encore, et ne veut pas qu’elle disparaisse : M. Raymond Laville, président des Anciens Combattants de Douvres, qui propose la création d’un musée dans les anciens bunkers.

La mairie de Douvres-la-Délivrande achète donc en 1992 les terrains où se trouvent les bunkers les plus importants, et l’approche du 50e anniversaire du Débarquement favorise la prise de conscience de l’intérêt historique du site et convainc de la nécessité d’un musée.

 

Celui-ci ouvre finalement le 6 juin 1994, 50 ans après le Jour J. Il connaîtra bien des vicissitudes jusqu’à sa reprise par l’association qui le gère aujourd’hui depuis 2019.

Le radar Würzburg-Riese

Le radar Freya

Edifiée à partir de février 1942 par des prisonniers réquisitionnés par l’occupant (jusqu’à 1000 personnes y ont travaillé de concert), la station 44 s’étendait sur 35 hectares et comportait pas moins de cinq radars.

Un Wassermann, sorte de tour carrée métallique de 65 mètres de haut, d’une portée de près de 400 km ; deux autres de moyenne portée les Freya (portée 200 km) ainsi que deux Würzburg-Riese (portée 80 km).

Le radar longue portée se trouvait au nord-ouest du site, sur des terres désormais agricoles, une route interne permettait d’y accéder rapidement. Il a été mis hors service la veille du Débarquement par l’aviation alliée et détruit le 6 juin, il n’en reste rien.

Sur la trentaine de bunkers que comptait le site où résidaient 230 soldats, quatre se trouvent sauvegardés dans le périmètre du musée.

Tous les radars ont été détruits par les Alliés, avant ou pendant la conquête du site.

A noter que les soldats allemands réfugiés dans les bunkers, ont résisté farouchement lors de l’avancée des troupes de libération, et la station n’a été conquise par les Alliés qu’après 11 jours de combats acharnés, alors qu’ils pensaient en venir à bout en une journée.

Le 17 juin, trois assauts menés par le 41e Royal Marine et les chars spéciaux du 22e Dragoon seront nécessaires pour avoir raison de la résistance allemande.

 

Nous sortons de ce premier bunker pour contempler un authentique radar Würzburg-Riese qui a été disposé à des fins pédagogiques en 1994. A noter qu’une reproduction de radar Freya a également été implantée sur le terrain du musée.

Notre Ami Philippe Renault continue de nous informer sur la vie du site ; les techniques utilisées à cette époque pour déjouer les radars ; les contre-mesures…

Nous empruntons ensuite le plan incliné conduisant au bâtiment qui abritait notamment un espace de vie ainsi que le poste de commandement.

Il comporte deux étages souterrains : c’est le véritable cœur du site où la salle de contrôle a été minutieusement reconstituée. On la croirait en activité !  

Après avoir décrit l’histoire du radar, de ses origines jusqu’à nos jours, notre hôte explique la méthode utilisée dans la station pour détecter et identifier les aéronefs.

Ici parvenait l’ensemble des données des différents radars. Ces données étaient matérialisées grâce à deux tables Seeburg, sur lesquelles un point bleu représentait un avion ami et un point rouge un ennemi. 

 

Enfin nous entrons dans une salle où différents matériels sont exposés dans le cadre d’une exposition temporaire. La visite se termine à l’extérieur, où figure un radar américain SCR 584.

Prévue pour durer initialement 2h, la visite a duré 4 h tant notre hôte Philippe Renault est captivant et passionné par son sujet, et que le musée est riche d’une collection unique en son genre.

Jean-François Louis (vice président AAMA)

Remerciement à Charles Lokbani (secrétaire général AAMA) pour les photos.

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