Le « Mois de la Photo ».
Cet évènement culturel, initié en 1980, a développé cet art dans la capitale.
En 2017, en prévision des grands changements annoncés pour la région parisienne dans ce Grand Paris, surtout si les Jeux Olympiques de 2024 lui sont octroyés, ce qui serait un formidable accélérateur pour tous les chantiers, le nom change et devient « Le Mois de la Photo du Grand Paris ».
S’élargissant à toute la l’Ile-de-France, les expositions encore plus nombreuses, 90 au total, se situent dans 31 communes. Cette variété et cette richesse permettent de découvrir, ou faire découvrir des territoires oubliés, voire parfois décriés.
Le Musée de l’Air et de l’Espace est en plein cœur d’un de ces territoires, et même l’un des plus prestigieux, l’aéroport du Bourget : lieu mythique, s’il en est un pour rêver de voler.
Les EpouxP, nom de scène montrant déjà une représentation différente, mais en vérité et sans trahir de secret : Pascale et Damien Peyret, lorsqu’ils étaient résidents à la Capsule (lieu de résidence photographique au Bourget), avaient dès 2014 commencé un chantier photographique dans les communes avoisinantes de l’aéroport. Leur travail : images d’édifices, particuliers ou industriels, les plus remarquables, fut inséré dans un ouvrage édité par le département de la Seine-Saint-Denis : « L’aéroport du Bourget. Entre les lignes. ».
Le rapprochement de notre institution préférée, très favorable aux visions différentes des choses de l’air, et du couple d’artistes ne pouvait que se faire faire tôt ou tard.
Le résultat a été dévoilé en cette journée du 18 mars 2017 lors du vernissage, ou de l’inauguration, ou du lancement ; chacun choisira son mot, de l’exposition « Latitude 48.9333 ».
S’appuyant sur des fonds photographiques, manuscrits ou objets du Musée de l’Air, Pascale et Damien en détournent, en modifient l’image ou l’impression première que le visiteur pourrait ressentir.
Le général Vitry, directeur du Musée de l’Air fut le premier à s’exprimer, rappelant l’importance de la plateforme du Bourget et du devoir de mémoire du Musée pour le passé sans oublier pour autant l’évolution technique, en citant celui qui en fut le conservateur pendant 31 ans (terme d’époque désignant le directeur) : Charles Dollfus. Le musée l’a démontré avec l’arrivée de l’A380 en février dernier.
Gilles Aubagnac, conservateur, lui a succédé notant l’approche innovante et subtile de l’exposition que les invités allaient découvrir.
Après la coupure symbolique du ruban tricolore et une introduction de Florence Giacometti, commissaire de l’exposition, rappelant l’origine des premières présentations des artistes, les époux Peyret ont pas à pas dévoilé leur œuvre commune et la vision de leur création. Sans jamais se contredire, ni que l’un ou l’autre monopolise la rencontre, ils ont parfaitement fait entrer les invités dans leur monde.
Articulée en 12 propositions, le visiteur est amené à chaque fois d’un passage entre l’objet réel de mémoire, extrait des collections du Musée de l’Air, et de son pendant métaphorique sous différentes formes, visuelle ou sonore, qui poussent à rêver autant qu’à s’interroger.
L’une de ces propositions, peut-être la plus émouvante, nous fait découvrir un roule note (rouleau de papier sur lequel étaient notées les informations pendant les vols) utilisé par Costes et Bellonte, lors de leur célèbre traversée de l’Atlantique en septembre 1930 à bord du Bréguet « ? » exposé dans le hall de l’Entre-deux-guerres, et acquis récemment par le Musée de l’Air. Les artistes s’en sont inspirés pour réaliser un roule note géant qui reprend les différentes étapes de l’exposition.
Nous arrêtons là notre description pour laisser une découverte totale et vierge aux visiteurs. Les photos diffusées ci-dessous ne peuvent à elles seules rendre toute l’appréciation du regard.
Redescendant de la mezzanine et dans la réalité, un café gourmand attendait les convives. Toujours un moment de rencontres et de partage.
L’AAMA était en nombre, le général Vitry, qui avait participé à notre assemblée générale du matin et à notre repas qui s’ensuivait, avait invité nos adhérents présents.
Nous le remercions pour ce geste bien sympathique et agréable.
Frédéric Buczko (AAMA) |